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1942, dans le Nordeste brésilien. Un Allemand qui a fui la guerre et un enfant du pays voulant échapper à la misère font cause commune et montrent aux populations éparses des films éducatifs sur les bienfaits de l'aspirine. Premier long métrage au titre intrigant, ce road-movie à bord d'un camion cahotant souffre d'académisme. Le plus surprenant est sans doute son prix de l' Éducation nationale au dernier festival de Cannes.
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- Fluctuat
Sur les routes du Sertao brésilien, un homme à la blondeur détonante circule au volant d'un véhicule commercial. Il est vite rejoint par un passager peu bavard mais à l'air malin. En route pour un "road movie" mollasson qui risque, pour beaucoup de spectateurs, de se transformer en sieste réparatrice.
Nous sommes en 1942. Mon premier est allemand et se trouve sur ces terres lointaines pour des raisons politiques : échapper à la guerre qui sévit en Europe. Mon second, brésilien, fuit sa province pour des raisons économiques : il veut trouver du travail et échapper à la sécheresse qui sévit dans une large partie du pays. Mon tout est une histoire un peu creuse très largement inspirée par le grand-oncle de Marcelo Gomes, qui émigra dans les années 40 dans le sud-est du Brésil pour y trouver de meilleures conditions de vie.De village en village, les deux hommes projettent de courts films publicitaires vantant les vertus de comprimés d'aspirine. On sent les indigènes subjugués par cette technique inconnue. Malheureusement, la poésie qui pouvait découler de cette confrontation n'est guère exploitée. Marcelo Gomes s'intéresse plutôt à la relation qui se tisse entre les deux hommes. Au cours de leur longue route, ils apprennent à se connaître, c'est inévitable, s'entraident, se rapprochent, notamment grâce à l'alcool - c'est original - et finissent par s'estimer sincèrement, au gré d'une probable métaphore sur l'absurdité de la guerre vue à hauteur d'homme. Tout cela est terriblement convenu. L'impression de déjà-vu et le rythme trop linéaire nous conduisent tranquillement vers l'assoupissement.Un road movie sans énergie
Rien de nouveau sous l'impitoyable soleil du Nordeste brésilien. Certes, on remarque l'excellent travail sur la photo qui, grâce à un rendu tendant vers le blanc, arrive à restituer avec justesse l'impression de grande chaleur qui les accompagne. Mais, si cela justifie probablement l'absence de péripéties, ça n'explique pas notre désintérêt.Plusieurs éléments laissaient pourtant augurer d'une bonne surprise: un titre prometteur et légèrement intrigant, le Brésil, un cinéma ambulant (pensée émue pour Au fil du temps de Wim Wenders). Hélas, il y a un manque singulier d'énergie et de relief dans ce récit. Le ton est globalement monocorde et quand notre intérêt semble pouvoir se réveiller, c'est la frustration qui l'importe. Ainsi, lorsque le Brésil déclare la guerre à l'Allemagne, les conséquences de cet événement ne sont qu'à peine suggérées, comme si le réalisateur craignait de se brûler en traitant à bras le corps l'un des thèmes les plus prometteurs de son film. Au final, on éprouve la sensation d'avoir survoler de façon bien superficielle des personnages et sujets qui n'auront jamais vraiment pris de consistance. Le film ayant reçu le Prix de l'éducation nationale au Festival de Cannes 2005, on finira par une petite pensée émue pour les nombreux élèves qui s'assoupiront à ce spectacle bien mollasson.Cinéma, aspirines et vautours
Un film de Marcelo Gomes
Brésil, 2005 - 1h39
Avec: Peter Ketnath et Joao Miguel
Sortie en salles (France): 19 avril 2006[Illustrations : © Ciné Classic]
Sur le Web :
- Le site du distributeur