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Dans ce carcan, les personnages peinent à exister. Trop souvent, ils paraissent convenus et ne réussissent pas à nous toucher. C'est d'autant plus dommage qu'on sent chez Fanny Ardant cinéaste un grand désir d'émotions. Quelle que soit la relative déception de son premier film, on peut attendre le second avec une réelle curiosité.
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Pour son premier long métrage derrière la caméra, Fanny Ardant ne choisit pas la facilité. Cette sombre histoire située dans une époque et une contrée indéterminées charrie avec elle d’écrasantes références, de
la mythologie grecque à William Shakespeare. Est-ce le sujet trop rebattu, la volonté de styliser sans toujours y parvenir ? Ce n’est que vers la fin, lors d’une danse masculine aux accents guerriers puis d’un repas d’enterrement où
le meurtrier est convié à se regarder dans un grand miroir, que le film gagne soudain (mais un peu tard) en étrangeté et en force.
Toutes les critiques de Cendres et sang
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce Cendres et sang épouse furieusement la personnalité de l'actrice [Fanny Ardant]. On devine ce qui a poussé Fanny Ardant à écrire ce scénario empreint de mysticisme qui tient à la fois de la tragédie Grecque, et d'un roman de Prosper Mérimée, dénonçant la violence primaire ancestrale. (...) Il faut allez voir ce film fort et poignant comme le cri déchirant qui s'échappe de la tourelle d'une demeure devenue sombre sous le poids des malheurs.
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C’est tout le mystère de ce film convulsif, non dépourvu de lourdeurs, à la dramaturgie parfois un peu datée, mais dont la tension latente et les accès de violence saisissent. Venant de Dupont, ce film serait peut-être passé inaperçu. Signé par la Fanny Ardant, il intrigue en montrant à quoi rêvent les grandes dames.
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Fanny Ardant voulait nous raconter une histoire gorgée de haines et de secrets. Quand on connaît sa voix unique, il fallait s'attendre à ce qu'elle nous soit racontée comme personne.
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(... )on en arrive très vite à se demander quelle est la raison d'être de Cendres et sang. La fascination de la réalisatrice pour un univers régi par des rites et des obligations impératives est évidente, mais celui qu'elle a construit manque d'épaisseur (...). La solennité générale du ton, l'embarras des acteurs engoncés dans des rôles tragiques qui ne font que peu de place à la psychologie empêchent de prendre cette histoire tout à fait au sérieux, et pire que la mort, c'est le ridicule qui guette à chaque plan. Seule le tient à l'écart l'audace insensée qui a présidé à ce projet.
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Honneur, vengeance et trahison... Tant que la nouvelle réalisatrice les tient, ces mots-là, en respect, elle s'en sort. (...) Bien sûr, lorsqu'elle lâche les chevaux, comme elle sait si bien le faire dans ses interviews, lorsque la violence s'embrase (...), là, on frôle le risible. Non, d'ailleurs, on ne le frôle pas... Mais ce film n'est ni frileux ni peureux. Et s'il a des ratés, c'est qu'il mise sur l'imprudence. Ce qui en fait un drôle de truc. Aussi inabouti qu'audacieux.
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Elle invoque l'esprit de Coppola et le lyrisme russe (loups, chevaux, cercles de feu), mais hormis un ou deux plans vraiment inspirés (la danse martelée des hommes) laisse sa mise en scène et le jeu de ses acteurs sombrer dans le hiératisme. Restent l'étrangeté et l'ambition manifeste du projet, qui, dans le paysage cinématographique actuel, font indéniablement figure d'atouts.
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Le sujet est éculé, mais le résultat surprend par sa beauté, par son ambiance fascinante et par la présence des interprètes dont la plupart sont des révélations.
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On voit ce qui a pu attirer Fanny Ardant dans ce monde ancestral et tragique, sauvage et hiératique. Mais, malgré une belle ambition, son premier film souffre d'artifices et d'emphase.
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Tragédie familiale avec meurtres et secrets. Bêtement théâtralisé, le film a des allures de pensum. D'ailleurs, c'en est un.
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A quel exercice a donc voulu se livrer Fanny Ardant, sinon celui de chercher son double dans deux actrices qui ont pour nom Ronit Elkabetz, grande figure du cinéma israëlien, ou la sublime Madalina Constantin ? Livrée à elle-même, la première surjoue la tragédie et tout le monde, autour d'elle, a de l'amidon dans la voix. Quelques belles images ne sauvent pas l'entreprise de la... tragédie.