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Quand un film en appelle un autre… et même deux (La Machine à écrire qui sortira le 17 avril). En renouant, vingt- cinq ans après La Moindre des choses, avec le thème de la psychiatrie avec Sur L’Adamant, Ours d’Or à Berlin l’an passé, Nicolas Philibert n’avait sans doute pas anticipé qu’il ne s’arrêterait pas en si bon chemin, qu’il avait tiré un fil qui allait le pousser à aller rencontrer ailleurs que sur cette péniche, offrant un cadre de soins et des ateliers culturels, des malades en souffrance psychique. Plus précisément à Averroès et Rosa Parks – qui donnent son titre à son nouveau documentaire -, deux unités de l’hôpital Esquirol (appartenant lui aussi au Pôle psychiatrique Paris- Centre). Et une fois encore le résultat impressionne par cette capacité inouïe de Philibert à capter (toujours sans voix- off , ni commentaire) des moments incroyablement intimes sans faire de ses spectateurs des voyeurs. Toujours à bonne distance pour ne pas se faire intrusif mais refusant de détourner le regard même quand les échanges entre malades et soignants basculent en un instant de l’apparente normalité à la folie dure, fruit de paranoïas aussi dangereuses pour les malades que pour leur entourage. Traversé par la même humanité que Sur l’Adamant, peuplé de respirations permettant d’encaisser et digérer les moments déchirants qui le peuplent, Averroès et Rosa Parks est d’abord et avant tout un hommage aux soignants, à leur capacité d’écoute, à leur don d’eux- mêmes, et à ce sourire apaisant qui ne les quitte jamais y compris dans les situations les plus critiques.