Toutes les critiques de Animalia

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Découverte en 2020 avec son court- métrage Qu’importe si les bêtes meurent (récompensé d’un Grand Prix à Sundance puis d’un César), Sofia Alaoui confirme en format long son talent à arpenter le terrain du genre. Elle met en scène Itto (impressionnante Oumaïma Barid), une jeune Marocaine d’origine enceinte; mariée au fils d’une riche famille, dont les membres – à commencer par la mère du futur marié – la regardent de haut. Itto qui, alors que toute sa belle- famille part pour la journée, se retrouve seule au cœur d’un surgissement soudain d’événements surnaturels plongeant le pays dans l’état d’urgence et créant la panique chez les animaux. Sofia Alaoui a ici la belle idée de ne pas chercher à tout expliquer, de laisser le mystère entier. Et tout en proposant un regard sur la société marocaine et son rapport à la religion par le prisme du mysticisme, son Animalia se situe aux antipodes d’un film à sujet : un film de sensations à l’intérieur duquel on prend un immense plaisir à s’abandonner devant la beauté somptueuse des images et des cadres de Noé Bach (le chef op’ de Spectateurs !, le prochain Desplechin). Une réalisatrice à suivre de près.