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Le pitch de 22 Miles est alléchant : une unité d'élite doit escorter un prisonnier dangereux sur une courte distance (vu le titre), mais dans une ville hostile d'Asie du Sud-est. S.W.A.T. Unité d'élite (2003) et 16 Blocs (2006) s'y sont cassés les dents, on pouvait attendre du duo Peter Berg et Mark Wahlberg qu'ils réussissent leur mission avec brio. Le résultat est mitigé. Sa brillante scène d'ouverture enchaîne avec un générique montrant que le personnage de Mark Wahlberg est un cousin de Mr Wolff (oui, le film où Ben Affleck joue un comptable autiste aussi bourrin que John Wick) et le film est en réalité un complexe montage géopolitique fragmenté dans tous les sens. 22 Miles évoque plus une saison entière de 24 comprimée en quatre-ving-dix minutes qu'un actioner dégraissé, héritier de L'Epreuve de force, aussi simple et efficace que son pitch. Un peu comme si Peter Berg avait voulu tourner trois films différents (action yankee, espionnage, arts martiaux) pour mieux les mélanger au montage. La force de cinéma du réalisateur de Friday Night Lights, Du sang et des larmes et de l'extraordinaire Traque à Boston reste palpable : 22 Miles regorge de scènes de baston d'une violence et d'une efficacité folles (la scène de l'immeuble au dernier acte est carrément costaude). Normal, puisqu'elles sont menées par Iko Uwais (The Raid), dont la vitesse de frappe laisse tout le monde loin derrière. Y compris l'équipe technique, des fois.