2 automnes, 3 hivers

Dans un film en deux parties découpé en une quarantaine de chapitres, les monologues intérieurs de trois trentenaires déboussolés. Drôle de numéro que cette comédie romantique ultraréférencée citant aussi bien Alain Tanner que Judd Apatow, Nicolas Sarkozy ou Koh-Lanta, dans un patchwork pop truffé de regards face caméra à la manière de la Nouvelle Vague. Engoncé dans son costume arty, le film trouve son charme et sa consistance grâce à la prestation tragi-comique de Vincent Macaigne, toujours irrésistible en amant lunaire et mélancolique.

Une comédie très réussie, entre Woody Allen et Antoine Doinel.

Ce conte des deux saisons effectue la jonction entre le style de la nouvelle vague française et la comédie indépendante américaine pour un résultat savoureux, entre rires et émotion à fleur de peau.

La preuve éclatante que le cinéma d’auteur a aussi vocation à être populaire.

En alternant scènes de la vie quotidienne et monologues des personnages face caméra sur un fond pauvre, le réalisateur prend le parti d’une artificialité qui rompt complètement avec la tentation d’un certain naturalisme. (...) Il n’est pas fréquent de voir un film conjuguer à ce point douceur et lucidité.

Le film qui déploie ses charmes et sa singularité en multipliant les références et les moments de grâce, avec un Vincent Macaigne en apesanteur amoureuse.

Une nouvelle formule qui plaît et qui a de quoi rendre fier le cinéma français.

Il prend certes le risque de l’anecdotique, et ne fait parfois qu’effleurer son sujet, mais qu’importe : 2 automnes 3 hivers est un film d’époque, fugace, postmoderne, diablement séduisant.

C’est en partie à ce dispositif original, mis en place avec fraîcheur, que cette comédie sentimentale et générationnelle, touchante et mélancolique, joliment écrite et dialoguée, doit sa réussite.

Il y a quelque chose de frais, de sympathique — d’agaçant, aussi, pour le côté cinéma de bobos — dans ces chroniques intimistes racontées à la première personne par des personnages mal barrés sentimentalement.

Comme l'amour qui, rendant hypersensible, provoque tour à tour euphorie et mélancolie, ce film maîtrisé, révélant un auteur à suivre, inscrit l'inquiétude dans la joie, s'avère successivement drôle et poignant. Donc irrésistible.

Un filme barré sur l'amour, la mort et les trentenaires (...) tout en décontraction et en digressions, avec poésie et liberté.

(...) “2 automnes 3 hivers” joue à fond (mais avec une franchise plutôt aimable) la carte du mini-film générationnel.

C’est un film à prendre comme il vient, comme un objet hybride qui ne veut pas forcément être un film, juste une expérience.

(...) un ton original dans le paysage du nouveau cinéma français, comique malgré tout.

Trop de maniérisme tue la manière. (...) Dommage, car la fin du film, où l'on quitte Paris pour les Alpes et l'Auvergne, est meilleure.

L'alternance entre pellicule s'avère d'une laideur perturbante, si bien qu'il est difficile de ne pas s'agacer devant les tirades exécutées face caméra, redondantes, qui laissent entrevoir les failles de l'écriture.

Le film peut exaspérer par endroits tant il se hérisse d’un fourmillement de signes et de marqueurs culturels, à la lisière d’un cliché de cinéma de tribu recroquevillé sur lui-même.

En apparence futiles, ces variations narratives découpées en chapitres laissent échapper des élans tragiques au parfum mélancolique.

Beaucoup moins foutraque qu'elle en a l'air, cette comédie sait distiller quelques vérités profondes et touchantes.

Entre monologues et situations cocasses, la présence gentiment lunaire de Vincent Macaigne amuse ou agace. Quoi qu’il en soit, ce charme peine à tenir la longueur et le scénario, passé ses aimables
références à Alain Tanner et à Eugène Green, accouche d’une souris.

Ce coup d’essai tient plus d’un mix de l’air du temps, à l’instar de la série Bref.

Cet entrelacement de narrations met un certain temps à s’incarner, la faute à une propension bien trop gourmande à compiler les clins d’œil poseurs.