The Walking Dead saison 9
AMC

Le premier épisode fait le minimum syndical mais ouvre quelques pistes.

Attention, spoilers à suivre si vous n’avez pas vu l’épisode.

On a failli y croire : depuis janvier dernier la production de The Walking Dead nous martelait que la réinvention de la série, promis, juré, c’était pour cette année. Un plan de communication bien huilé, composé de multiples déclarations dans la presse, toutes axées sur l’arrivée aux manettes de la showrunneuse Angela Kang. Nous étions priés de bien vouloir intégrer que le show allait revenir au niveau de ses plus belles années (euh, quand ça déjà ?) et stopper l'hémorragie des audiences avant la mort cérébrale (des téléspectateurs ?). Et par un heureux hasard, cette nouvelle cuvée allait coïncider avec le départ de l’historique Andrew Lincoln, éternel shérif de l’apocalypse, présent depuis le premier épisode. Autant vous dire qu’on allait voir ce qu’on allait voir. Alléchés par la promesse de jours meilleurs, nous sommes allés vérifier de quel bois est fait le premier épisode de la saison 9 de The Walking Dead, écrit par Kang elle-même. 

Force est de constater que pas grand-chose n’a changé au royaume des morts-vivants. Le petit saut dans le temps annoncé de longue date aura seulement permis l’ouverture de quelques routes plus ou moins sécurisées entre les différentes communautés, et donné aux scénaristes l’opportunité d’instaurer une gronde révolutionnaire au sein des Sauveurs. Les anciens adeptes de Negan, désormais sous contrôle d’Alexandria, ont le ventre qui gargouille, ce qui oblige Rick à développer l’agriculture pour les garder sous contrôle. Direction Washington donc, avec pour objectif de faire le plein de graines et d’outils, planqués dans un musée du Smithsonian. L’occasion de remarquer que la photo de la série reste d’une fadeur inexplicable (mais pourquoi aucun chef opérateur digne de ce nom n’est embauché ?) et que la réalisation est à l’avenant, malgré le retour en milieu urbain. Greg Nicotero, génie des effets spéciaux et notamment chargé des zombies, réaffirme son statut de grande machine à broyer la tension avec une scène où le sol en verre du musée se craquelle, jusqu’à ce qu’Ezekiel tombe dans une fosse à morts-vivants. En théorie, tout est réuni pour créer du suspense, au moins une forme de stress light (va-t-il se faire croquer les fesses avant que ses amis ne le remontent ?). Filmée sans autre ambition que de remplir le quota zombiesque de la série, la séquence s’écroule sur elle-même. On en ressortira au mieux avec un léger soupir, signe d’agacement d’avoir vu la même chose à peu près cent fois ces neuf dernières années. 

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The Walking Dead bouillonne encore d’idées nulles (le couple Carol/Ezekiel ; la mort d’un gamin dont on se fiche évidemment puisqu’il faisait sa première apparition dans cet épisode ; le chapeau de Gabriel ; l’énième coup bas de Gregory) mais tente tout de même de secouer un peu la narration en la déplaçant sur le terrain de la guerre intestine. Un choc des leaders qui devrait donc occuper une bonne partie de la trame de la saison 9, et qui oblige Maggie à bander les muscles en exécutant la vipère Gregory, prouvant dans le même mouvement que (attention !), plus rien ne sera jamais comme avant. Une pendaison en guise de statement. Un peu léger, non ? Et à ce stade, qui en a encore vraiment quelque chose à faire de la morale à géométrie variable des survivants de la fin du monde ? On a du mal à croire que le show réussira à traiter le sujet sur le pur plan politique, même si on paierait cher pour voir un équivalent de House of Cards en milieu post-apocalyptique. 

Dans peu de temps, The Walking Dead devra en plus gérer la perte d’Andrew Lincoln et Lauren Cohan, qui incarnent les derniers personnages encore un peu intéressants. Si Angela Kang finit par réussir son pari après cette amputation, on est prêt à s’excuser platement d’avoir douté de ses capacités. Le risque est mesuré.

The Walking Dead, saison 9 : trailer tendu pour l'épisode 2

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