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Retour sur le film culte avec Arnold Schwarzenegger. 

The Predator vient de sortir au cinéma, et si cette suite est fun et décomplexée à souhait, elle n'arrive pas à cheville de l'original, Predator, ce monument du film bad ass. En 1987, ce long-métrage de John McTiernan démarrait son court mais intense règne de roi de l’actioner : il a marqué toute une génération, avec ses effets spéciaux (impressionnants pour l’époque), ses répliques cultes ("s’il peut saigner on peut le tuer", "aiguise-moi ça") et ses orgies de fusillades.  

Pour l’occasion, replongeons-nous dans les coulisses du film avec quelques anecdotes savoureuses.

 


The Predator : Une suite pour la blague ? [critique]

Le film est né d'une blague

Selon la légende, l’idée de Predator trouve son origine dans un bon mot qui circulait à Hollywood dans les années 80. Après le succès de Rocky IV (300 millions de dollars au box-office mondial), il se disait qu’il ne restait à Sylvester Stallone qu’un adversaire à battre : un extra-terrestre.

Les frères Jim et John Thomas ont pris la blague au premier degré et pondu un script explorant cette idée. Intitulé The Hunter, il allait attérir dans les mains de John McTiernan et déboucher sur Predator.

Van Damme Predator
20th Century Fox/Stan Winston School

Van Damme jouait le Predator au départ

Quelques mois avant de percer au cinéma, Jean-Claude Van Damme a fait un passage avorté sur le tournage de Predator. Casté pour incarner l’Alien du film, JCVD n’avait pas bien saisi qu’on ne verrait pas sa tête à l’écran, et que son costume rouge hideux serait ensuite retouché en post-prod pour donner l’aspect transparent que l’on connait.  "Ils disaient que je porterai un collant avec un maquillage mi-homme mi-animal sur le visage", expliquera l’acteur belge quelques années plus tard. Imaginez la confusion.

En réalité, tout était désastreux dans le choix de Van Damme, qui était bien trop petit avec son 1m77, comme dans celui du costume. Le spécialiste des arts martiaux était incapable de bouger dans la peau du Predator, et il refusa d’ailleurs une cascade trop dangereuse selon lui. Après que sa doublure se cassa la jambe en effectuant la dite cascade, JCVD quitta le tournage, et fut remplacé par  Kevin Peter Hall, qui mesurait lui 2,19 m.

Mais cette "participation" n’aura pas été vaine : c’est grâce à ça que Van Damme décrochera le rôle principal de Bloodsport, son premier carton au cinéma.


Quand Jean-Claude Van Damme jouait le monstre de Predator

Le visage final du Predator a été inspiré par James Cameron

Tout le design du Predator fut donc repensé. Adieu les jambes de reptile, le super chasseur adopte une silhouette plus humaine et un look rasta sous la houlette du mythique Stan Winston (grand maitre du maquillage et des effets spéciaux animatroniques). Mais, comme ce dernier l’a toujours répété, les emblématiques mandibules du Predator (qu’on aperçoit uniquement lorsqu’il enlève son casque) sont une idée de son ami James Cameron, qui venait de réaliser Aliens (1986).

Shane Black était là pour retravailler le script

Le scénariste et réalisateur Shane Black, qui s'est chargé de la suite qui sort ces jours-ci, a été parfois face à la caméra au cours de sa carrière, surtout pour de la figuration. Dans Predator, il a pour le coup un vrai rôle, celui du geek de service au milieu de cette bande de gros bras menée par Arnold Schwarzenegger. Mais, ce n’était pas vraiment pour le plaisir de peaufiner son jeu d’acteur, loin de là.

En réalité, Shane Black, qui venait de signer le scénario de L’Arme Fatale, avait été envoyé sur le film par le producteur Joel Silver pour gérer les éventuels problèmes de réécriture, avec l’accord de McTiernan. En réalité, Black n’utilisa ses talents de script doctor que pour ajouter des blagues salaces aux dialogues de son personnage. Et il trouva même le temps, pendant les pauses, d’écrire le scénario du… Dernier Samaritain !

 


Shane Black explique pourquoi Schwarzenegger a refusé d’apparaître dans The Predator

Il y a deux futurs gouverneurs dans le film (et presque trois)

Comme tout le monde le sait, Arnold Schwarzenegger a été gouverneur de Californie de 2003 à 2011. Mais Governator n’est pas le seul acteur de Predator à avoir occupé cette fonction. Jesse Ventura, qui incarne Blain dans le film, a même devancé Schwarzy en devenant gouverneur du Minnesota dès 1999 (et jusqu’en 2003). L’acteur et ancien catcheur peut en prime se targuer d’avoir été élu sans appartenir ni aux Républicains ni aux Démocrates, mais au Parti de la réforme, fait rare au pays de l’Oncle Sam.

Un troisième membre du casting a lui aussi tenté d’accéder à ce poste, Sonny Landham alias Billy Sole dans le film. Mais l’acteur d’origine Cherokee et Seminole n’a pas réussi à imiter ses petits copains, échouant à obtenir l’investiture du parti républicain en Georgie, avant de renoncer à se présenter en indépendant.

Le Val Verde est un pays fictif bien connu au cinéma

Les événements de Predator se déroulent au Val Verde, un pays situé en Amérique centrale qui… n’existe pas. Mais ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’on a entendu parler de ce Nicaragua de fiction dans un film. Inventé par le producteur et scénariste Steven E. de Souza, le Val Verde a fait sa première apparition dans Commando, qui préfigurait Predator avec déjà Joel Silver à la production et Arnie qui défouraille dans la jungle (mais sans alien). Par la suite, on retrouvera le Val Verde dans 58 minutes pour vivre (c’est le pays d’origine du Général Ramon Esperanza), et aussi dans quelques épisodes de séries télé ou encore le comic book Sheena.

Le machisme du film était volontairement drôle

Predator pue la testostérone. Symbole de ce parti pris macho, limite crypto-gay, la mythique poignée de mains entre Arnold Schwarzenegger et Carl Weathers, qui a fait l’objet de détournements et mèmes en tous genres. Si cet excès de virilité a pu vous paraître grotesque, sachez que c’était fait exprès, confirme aujourd’hui le monteur Mark Helfrich, interrogé par Empire : "Cette scène est ridiculement macho. C’est exactement ce que voulait McTiernan. On savait que ce serait un de ces moments où le public roulerait des yeux et applaudirait en même temps, et ça a marché comme ça. Le but était d’aller loin sur ces instants et faire que ce soit le plus musculeux possible. Tout était voulu."


Bande-annonce de The Predator, actuellement au cinéma :