Le film est nommé dans six catégories.
C’est une surprise et une évidence à la fois, un tour de force qu’on sentait venir depuis son triomphe et sa Palme d’or à Cannes l’année dernière, mais également suite à son tout récent Golden Globe du Meilleur film en langue étrangère. Parasite de Bong Joon-ho s’incruste dans six catégories prestigieuses aux Oscars : Meilleur film, Meilleur film international (le nouveau nom de la catégorie Meilleur film étranger), Meilleur réalisateur, Meilleurs décors, Meilleur montage et Meilleur scénario original. C’est un peu moins que les dix nominations de Roma en 2019, l'autre film en langue étrangère qui avait remué les Oscars, et était finalement reparti avec trois prix (Meilleur réalisateur, Meilleure photographie, Meilleur film étranger). Mais la vague Parasite semble plus profonde que celle qui entourait le film d’Alfonso Cuarón, resté assez confidentiel en dehors de son succès critique, même s'il était diffusé à grande échelle sur Netflix. Parasite est lui un vrai succès mondial avec 132 millions de dollars récoltés sur la planète, et un carton - notamment - en Corée du Sud et en France.
Bong Joon-ho pourrait-il réussir la combinaison inédite et historique de l’Oscar du Meilleur film international et du Meilleur film tout court ? Dans la première catégorie, pas grand-chose ne semble pouvoir l’arrêter, peut-être à l’exception de Douleur et Gloire (et encore) ou des Misérables (malgré toutes ses qualités et notre chauvinisme chevillé au corps, on y croit peu). La compétition s’annonce plus rude du côté du meilleur film, avec comme concurrents 1917 (qui vient de créer la surprise en gagnant le Golden Globe suprême), Once Upon a Time… in Hollywood, Joker ou The Irishman (on aime beaucoup Marriage Story, Le Mans 66 et Les Filles du docteur March mais leur victoire semble hautement improbable).
Il ne serait par contre pas dingue de penser que Bong Joon-ho pourrait monter sur la scène du Dolby Theater de Los Angeles pour recevoir le Golden Globe du Meilleur réalisateur, même si là encore il devra affronter quelques adversaires de taille, dont Sam Mendes et Quentin Tarantino. Et on met au passage un billet sur la consécration des décors de Parasite, dont l’élégance et la subtilité semblent intouchables. À moins que les votants ne privilégient Once Upon a Time… in Hollywood et sa spectaculaire recréation du Los Angeles de 1969.
Dans tous les cas, Parasite devrait repartir avec plusieurs Oscars, ce qui serait déjà une performance incroyable pour un film coréen, classé en dixième position de notre Top 50 des films de la décennie.
Parasite : Bong Joon-ho en discussion avec HBO pour une mini-série
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