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Avec Saloum, le franco-congolais Jean-Luc Herbulot (Dealer...) ouvre une brèche dans le cinéma de genre africain et s’autorise une hybridation sans complexe : thriller, western, épouvante, horreur... Le cinéaste s’est même inventé un genre « le southern », histoire qu’on le laisse s’amuser tranquille. Tourné sans gros moyens, son film possède ce supplément d’âme des séries B produites loin du soleil parfois écrasant du mainstream. Le résultat tutoie le Carpenter des débuts, à la fois structuré et anarchique. On y voit une bande de trafiquants échouer dans un Eden (le parc national du delta du Saloum au Sénégal) rongé de l’intérieur par des entités maléfiques et un passé douloureux (le trafic d’enfants soldats). Ici, l’approximation scénaristique est sans cesse contrebalancé par une envie farouche d’en découdre avec les esprits rebelles du cinéma.