Toutes les critiques de Rue du Conservatoire

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Valérie Donzelli n’est jamais là où on l’attend. Peu après son César pour L’Amour et les forêts, la voici aux commandes de son premier documentaire, né d’une rencontre avec Clémence, une élève du Conservatoire de Paris où elle a donné une master class. Rue du conservatoire accompagne le spectacle – un Hamlet revu et corrigé - que Clémence met en scène avant de quitter l’école. Valérie Donzelli filme les répétitions et recueille les confidences de Clémence et ses interprètes (dont Lomane de Dietrich, la révélation de Partir qui crève encore l’écran) dans ce moment unique de leur parcours, juste avant de prendre leur envol, où aucun rêve ne paraît inaccessible. L’empathie qu’elle déploie, sa manière, d’être au milieu d’eux donne une émotion particulière à ce film qui dépoussière aussi subtilement l’image de la figure du metteur en scène, ici tout sauf démiurge tyrannique mais capable de partager ses doutes sans perdre le contrôle de sa troupe.