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Initialement prévu pour la télé, ce troisième volet ne brille pas plus que le précédent par sa mise en scène. Dans la résolution de l’intrigue – où l’on apprend comment Lisbeth Salander, clouée sur son lit d’hôpital, se tire de ce guêpier, et comment Blomkvist, de l’extérieur, oeuvre à l’innocenter –, il y a un recentrage sur les deux héros et leur communication quasi télépathique. Des scènes intimes, urbaines et confinées qui excluent ce qui faisait le décorum du premier film (l’île) et du deuxième (la forêt) pour se concentrer sur les visages et les confrontations, plus verbales que physiques. Le rôle de la hackeuse punk est le plus évolutif, et Noomi Rapace en demeure l’interprète idéale. L’ébauche d’un sentiment de confiance en ceux qui lui veulent du bien permet à la comédienne de se livrer à des variations subtiles dignes d’une enfant découvrant un monde nouveau
Toutes les critiques de Millenium 3 - La Reine dans le palais des courants d'air
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Suite et fin de l’adaptation sur grand écran, fidèle et réussie, de la trilogie à succès du Suédois Stieg Larsson. Alors que l’épisode précédent donnait la part belle à Lisbeth Salander, on se recentre cette fois sur le lien flou, mais très fort, qui unit le journaliste et la punkette. Noomi Rapace est toujours aussi bluffante, avec son incroyable instinct de survie, sa rage quasi animale et sa fragilité presque émouvante.
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Certes, l'origine télévisuelle de Millénium 2 et 3 est décelable, notamment à travers un format d'image différent de celui du premier opus, une photographie un peu moins stylisée et une mise en scène relativement académique. Mais la qualité de ces deux adaptations de Stieg Larsson demeure de haut niveau, et si l'équipe technique a changé, le casting reste identique.
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Clichés psy et longues séquences de procès gâtent un peu le spectacle, mais les scènes d'action compensent allégrement. Quant au modèle suédois, si souvent vanté, il en prend un sacré coup.
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L'ensemble est crapoteux à souhait. Limite moche et daté sur le plan visuel, mais suffisamment pittoresque pour qu'on s'y attarde - on dirait du Derrick scandinave, en plus énergique. Le procès, où Lisbeth, dans le box, arbore son look guerrier de punkette hardcore, est peut-être le clou du spectacle. Parce que la vérité éclate enfin, notamment les malversations et autres sévices exercés par le psychiatre poisseux aux lunettes qui a interné de force Lisbeth et abusé d'elle durant des années. Autant dire qu'on aime haïr ce personnage, servi par un acteur au physique de M. Tout-le-monde, comme la plupart de ses partenaires... On peut reprocher bien des choses à cette série, mais pas d'être lisse.
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(...) il n’est pas question de prendre pitié des retardataires : malgré ses longueurs et son rythme didactique, Millénium 3 ne souffre pas d’expliquer outre mesure les ficelles les plus obscures de son récit aux spectateurs un peu distraits, qui devront retrouver tout seuls leur chemin dans les dédales généalogico-politiques de la vie de Lisbeth Salander. Avec maladresse, le scénario règle leur compte, dans le dernier quart d’heure, à tous les soubassements psychologiques et intrigues secondaires laissés de côté au cours du film, d’où une curieuse impression d’inachèvement pour cette saga pourtant fleuve...
Car il est dommage que Millénium 3 vienne obscurcir les qualités de ses prédécesseurs, même si le film conserve quelques bons points. Encore une fois, l’oiseau de proie Noomi Rapace apporte suffisamment de conviction à un personnage déjà intéressant sur le papier pour que notre attention se maintienne jusqu’au bout sur le destin de Lisbeth Salander, bouc émissaire d’une société qui, selon la thèse de Larsson relayée par le film, essuie ses mains sales et douteuses sur les joues blanches des petites filles pas sages. Cependant, même ce filon de véhémence finit par s’épuiser, se perdant dans un sermon chevaleresque qui irrite son auditoire, davantage qu’il ne l’exalte. Le personnage auquel ressemble le plus le film est peut-être celui de Mikael Blomkvist, le journaliste désemparé interprété par un acteur apparemment ennuyé de son propre rôle : il erre dans l’irrésolution, rechignant à prendre une direction précise qui pourrait le relancer dans sa course.