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Objet étrange et insolite, déclaration d’amour au septième art et ode à la vie, le deuxième long du réalisateur d’Acne est une jolie surprise. Avec sa grande carcasse de quadra et son air de petit garçon bigleux, Jorge ne vit que par et pour le cinéma. Mais la cinémathèque de Montevideo où il travaille depuis vingt-cinq ans doit fermer. Que faire dehors ? Dans un noir et blanc d’éternité, accompagné d’un travail original sur le son (dont une attaque d’indiens sortie d’un vieux John Ford), le mélange fiction/réalité se teinte d’une poignante mélancolie.
Toutes les critiques de La Vida util
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce film puise sa grandeur dans la miraculeuse déclaration d'amour qu'il fait au cinéma.
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(...) "La vida útil" dispense une belle fraîcheur. Totalement singulière, nullement ostentatoire, sa forme est celle que lui imposent son sujet et son acteur. (...) une comédie romantique à l'humour délicieusement piquant.
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Dans les miroitements des plans très graphiques aux clairs-obscurs inquiets s'immisce le crépitement de gags poids plume, aussi ténus que délicats.
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Une vraie curiosité, en noir et blanc, pour cinéphiles et autres rats de cinémathèque.
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La Vida útil est un pur objet fétichiste où les pensionnaires de la Cinémathèque française se retrouveront comme chez eux dans la description énamourée des rituels du lieu .
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par Nicolas Azalbert
Cette fable charmante et néanmoins kantienne sur la fin de toutes choses ne pouvait être filmée qu'à Montevideo, ville à la temporalité si étrange que le temps semble comme suspendu.
Voilà un rat de bibliothèque dont l'existence va basculer le jour où l'établissement doit fermer ses portes. (...) C'est tout l'intelligence de ce film qui derrière son fétichisme assumé (...) refuse de mettre son film sous cloche en donnant à son héros le pouvoir de faire son cinéma ! Vivifiant.
Tourné en noir et blanc, mis en scène avec une rigueur de chaque plan, "La vida útil", avec son humour absurde et sa tristesse pudique, rappelle parfois l'univers du Finlandais Aki Kaurismaki. À découvrir.
un film minuscule dans ses ambitions comme dans son résultat, et qui, voulant épouser la logique du regard cinéphile comme machine à faire des plans, s'enivre d'une obsession somme toute assez limitée.
"La Vida útil" lorgne vers le début du cinéma, mais on regrette que le réalisateur n'ait pas joué le jeu jusqu'au bout. Qu'il n'ait pas plongé son héros dans une tragédie à l'ancienne (...), au lieu de le faire simplement vivoter dans une petite chronique contemporaine.