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De cette histoire aux enjeux multiples, Steve Jacobs a conservé l’essentiel : un portrait sans concessions de l’élite blanche confrontée à la fin de ses privilèges, ainsi qu’un éclairage sur la difficulté accrue de la cohabitation avec une population noire revancharde. À travers les yeux de David Lurie, intellectuel arrogant et libidineux qui prend la mesure de mutations irréversibles,
Disgrace illustre comment l’après totalitarisme génère son lot de règlements de comptes et de comportements irrationnels (cf. la
réaction de la fille de Lurie face à un viol collectif). Avec son magnétisme habituel, John Malkovich compose un personnage extraordinairement ambigu, à la fois détestable et touchant, vindicatif et apaisé. Nulle trace de performance d’acteur là-dedans : la pudeur de la mise en scène prévient tout ce qui pourrait y ressembler. -
Voilà ce qu’on appelle un pedigree intimidant. Pourtant, malgré son sérieux, son sujet "lourd" et sa réelle intensité dramatique, "Disgrace" n’est pas loin de rebuter par le sadisme insistant avec lequel il punit son très antipathique héros et par le jeu tout en arrogance puis en résignation doloriste de John Malkovich.
Toutes les critiques de Disgrace
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On sort du film assez embarrassé, vu la complexité du propos. Je ne suis pas certaine d'ailleurs d'avoir bien saisi le propos... et suis certaine d'avoir écrit pas mal de conneries dans ce papier.
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Le film de l'Australien Steve Jacobs trahit bien entendu la nature énigmatique du roman, mais il parvient à en conserver la dimension choquante.
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Cet ambitieux programme ne décolle finalement jamais, la faute à une mise en images plus appliquée que troublante, occupée à faire cheminer en mode automatiqueles personnages vers leur illumination/purgatoire sans qu’on ressente vraiment l’ivresse de la chute. Dommage.