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Furie digitale de quarante-huit minutes, ce manga horrifique qui racontait l’histoire d’une chasseuse de vampires infiltrée dans un campus américain représentait une vraie révolution technique et esthétique (le numérique n’avait jamais atteint cette qualité et cette fluidité). Pas sûr que Cameron penserait la même chose de cette adaptation en prises de vues réelles qui tente de copier – parfois plan par plan – l’original. Durant quelques minutes, Chris Nahon fait illusion en compilant des hommages à Suzuki, au teen movie US et à la série B sixties dans un grand shaker pop et bariolé. Amusant, mais très vite insuffisant. Produit par l’inénarrable Ronny Yu,
le film enchaîne les scènes d’action affligeantes, traîne son vague scénario et empile les clichés régressifs.
Lorsque son monstre au corps de lézard apparaît sur les toits de Tokyo, la messe est dite. Kung-fu, hémoglobine, pif-paf. On passe le temps en scrutant Ji-Huyn Jun, sublime en amazone habitée par
la soif de vengeance...