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Un bassidji est un islamiste iranien résolu qui est prêt à se battre pour ses convictions et à mourir en martyr s’il le faut. Comme sont morts, il y a mille trois cents ans, les imams chiites ou, il y a moins longtemps, les soldats qui ont combattu contre l’Irak de 1980 à 1988... Originaire d’Iran mais élevé en France, le réalisateur a souhaité se confronter à eux pour comprendre de l’intérieur ce qu’ils ressentent et défendent. Il se met donc en scène, posant des questions, expliquant ses intentions, et cette implication directe est sans doute la meilleure idée de ce documentaire touffu. Courageux et sincère, plus didactique que cinématographique, ce premier film a donc sans doute davantage sa place sur le petit écran que sur le grand. Car, malgré un plan
d’ouverture à couper le souffle, son dispositif, ses images et ses interviews appartiennent bel et bien au domaine du reportage.
Toutes les critiques de Bassidji
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Mehran Tamadon a cette façon étonnante de ne rien cacher de sa cuisine interne. Pourquoi se placer là et pas ailleurs ? Pour que la caméra puisse filmer sans gêne. Pourquoi ce long silence avant d'attaquer une séquence ? Pour incruster des textes explicatifs en post-production. Il apparaît lui-même à l'écran, ne coupe pas ses hésitations ou les imprécisions de questions qu'il cherche à formuler en cours de tournage. Résultat : il livre un film où l'aboutissement cède la place à la sincérité dans l'échelle des priorités. Dont la vérité est celle de sa démarche personnelle, celle d'un iranien exilé qui cherche à comprendre les recoins les plus obscurs de son pays, et fait choux blanc parfois. Il n'y avait sans doute pas meilleure façon d'aborder ce sujet.
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Son documentaire, modeste dans sa facture mais captivant dans son propos, revient sur les discussions tranchées et les confrontations exaltées entre ce libre-penseur et ces radicaux de la pensée unique. Au-delà des clichés et idées préconçues, un beau premier pas vers une écoute mutuelle.
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Tourné à peu près au même moment que Les Chats persans, de Bahman Ghobadi, ce documentaire n'a pas la même vigueur. Mais la démarche originale de Mehran Tamadon, architecte et réalisateur iranien vivant en France, consiste notamment à interviewer des bassidjis pour essayer de les comprendre, à défaut de partager leurs opinions. Un dialogue se noue avec trois d'entre eux, un responsable de la propagande religieuse, un « contrôleur du vice » et un imam. C'est le moment le plus implacable du film, quand le discours officiel laisse peu à peu percer un engagement viscéral. Rendant toute réconciliation encore plus improbable.
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Si le film passe par quelques moments réussis, Mehran Tamadon se perd dans son propos. Il manque de concision et ménage mal l'irrévérence et la pertinence. N'est pas Michael Moore qui veut.