Après des études de médecine, menées à terme en 1939, Otto Steinert connaît la guerre, puis est interné à Kiel de 1945 à 1947. Traumatisé, il décide de ne pas pratiquer et de se lancer à fond dans sa seconde passion : la photographie. En 1948, l'Ecole d'art et d'artisanat de Sarrebruck l'appelle pour diriger le département de photographie.En 1949, Otto Steinert co-fonde -; avec, entre autre Siegfried Lauterwasser, Heinz Hajek-Halke, Toni Schneiders, Peter Keetman et Ludwig Windstosser -; le groupe Fotoform. Celui-ci tente de retrouver les avancées opérées par les avant-gardes, jugées « dégénérées » et réduites en cendres par la politique artistique des nationaux-socialistes. En 1951, la première des trois expositions organisées par son groupe est significativement intitulée « Photographie subjective » (le terme désigne, par la suite, un courant photographique international né en Allemagne, fort significatif jusqu'en 1963). Elle se pose en réaction à la photographie humaniste vouant un culte à l'homme (promue par des photographes aussi différents qu'Édouard Boubat, Willy Ronis, Edward Steichen...). La photographie subjective fait directement référence à la « nouvelle photographie » des années 1920 ; celle-ci est prônée par les artistes du Bauhaus et quelques initiateurs d'une photographie expérimentale, lors de l'entre-deux-guerres. Elle tente, telle la peinture, d'être considérée comme un art à part entière, une « photographie d'auteur ». Pour ses adeptes qui adoptent l'introspection et l'abstraction, la photo ne doit pas aspirer à la reproduction objective ou naturaliste de la réalité mais doit a contrario tendre vers une interprétation imagée et personnelle. Selon eux, n'importe quel cliché possède un caractère subjectif - notamment de par son cadrage, son immédiateté et la perspective photographique qui lui est propre. Otto Steinert réalise de nombreuses natures mortes. A contrario de ses confrères, il fait abstraction des conventions et établit un nouveau vocabulaire. Très savamment, il met en scène et photographie des ensembles composés de coquilles Saint-Jacques, de pipe, d'assiettes cassées... A partir de 1959, Otto Steinert monte une fantastique collection de photographies (ses choix, sont guidés par un principe de pédagogie de l'histoire de l'art). Celle-ci est à la base de l'ensemble du musée Folkwang à Essen. Quelques oeuvres majeures : Lampadaires de la Place de la Concorde, 1952. Gélatine d'argent. 42 x 59,7 cm Masque de danseuse, 1952. Gélatine d'argent. 34,5 x 26,5 cm Un passant - Bvd. St. Michel, Paris, 1952. Gélatine d'argent. 28,2 x 39,1 cm Schlammweiher 2, 1953 Kraftwerk Bexbach, 1953 . 46 x 53,3 cm Phantastische Landschaft, 1954. 39,5 x 30 cm Magic Boat, 1957 Abstraktion - Schwarzer Akt, 1958. 39,9 x 29,6 cm Coucher de soleil à Hirtshals, 1964. Gélatine d'argent. 60,8 x 49,4 cm Aggression II- (Tripedbetonklötze am Strand von Westerland auf Sylt, 1967. Photomontage [Illustration : Otto Steinert, Un passant - Bvd. St. Michel, Paris, 1952. Gélatine d'argent. 28,2 x 39,1 cm]
Genre | Homme |
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