Elle brille depuis le début de l'année, dans la peau de la jeune Maeve. Rencontre avec une future star mondiale... née dans la Sarthe.
De prime abord, impossible de deviner qu'Emma MacKey a passé la plupart de sa vie en France. Avec ses mèches roses et son accent « so britsh », la jeune actrice de Sex Education est pourtant bel et bien née au Mans et a grandi dans la Sarthe. Cela fait d'ailleurs 5 ans seulement qu'elle a quitté Sablé, son bac L en poche. Aujourd'hui bien loin de la campagne hexagonale, Emma MacKey fait craquer les abonnés du monde entier, dans la comédie anglaise phénomène de Netflix. Première a pu rencontrer cette jeune star en devenir, partagée entre le Royaume de sa Majesté et ses racines sarthoises.
Sex Education : "Dans la saison 2, je voudrais qu'on voit plus souvent Maeve et Aimee ensemble"Racontez-moi comment avez-vous été castée pour le rôle de Maeve...
Emma MacKey : D'une manière assez ordinaire. Mon agent m'a fait parvenir les scénarios. J'ai lu les deux premiers épisodes. Je fais 4 ou 5 tours d'audition, et j'ai rencontré les réalisateurs, les producteurs et les scénaristes aussi, au fur et à mesure. Et après tout ça, j'ai obtenu le rôle.
Qu'est ce qui vous a plu en elle au départ ? Qu'est-ce que vous partagez comme traits de caractère avec Maeve ?
Ce qui est sûr, c'est qu'à 17 ans je n'étais pas aussi confiante qu'elle ! Elle a une personnalité très forte. Elle a cette humanité en elle qui est très attirante à jouer autant qu'à regarder. Alors oui, dès le départ, j'ai adoré le personnage, parce qu'elle est complexe, et parce qu'elle a beaucoup de qualités qui sont super à interpréter. J'ai été attirée par elle dès le premier jour.
Et puis il y a cette relation unique avec Otis... Au début, elle ne sait même pas qu'il existe et à la fin, elle craque totalement pour lui...
En fait je crois qu'elle est surtout fascinée par lui. Il y a une sorte de fascination étonnante qui s'installe entre les deux personnages. Otis craque pour elle, parce qu'elle représente un peu cette fille "inatteignable" comme il dit. Elle, elle est surtout fascinée par lui. Eux deux, c'est un peu comme une rencontre entre deux esprits. Ils ont une connexion très forte, surtout pour deux jeunes de cet âge-là. Je trouve ça très beau, la manière dont leur relation se développe. Comment Maeve s'ouvre de plus en plus grâce à lui, et comment Otis, de son côté, prend confiance en lui grâce à elle.
Mais la fin de la saison est terrible. Vous diriez d'ailleurs que ça finit mal, pour Maeve ?
Oui, c'est vrai qu'on peut voir ça comme ça. Mais la petite note d'espoir, c'est Aimee qui arrive dans la dernière scène voir Maeve. Cela permet de montrer que Maeve et Aimee vont passer du temps ensemble. Et c'est beau de voir une telle amitié entre deux femmes. Y en a tellement marre de voir les femmes en compétition à l'écran. Cette série, au contraire, renforce la solidarité féminine, surtout dans l'épisode 5 ! Celui du "vagin". On voit les belles choses qui peuvent arriver quand les femmes s'unissent, et ça je trouve ça super.
Racontez-moi un peu le tournage de cet épisode 5 justement, assez particulier, et très marquant pour la série.
C'était super à filmer. Parce que au départ, ça commence comme une enquête policière pour Otis et Maeve, qui recherchent le coupable. Et puis il y a cette scène incroyable à la fin... Quand on l'a tournée, on pensait que ça allait être drôle, que ça allait faire rire. Mais en fait, en voyant le résultat, on a été très touché, parce que cela donne une scène très forte ! C'est un moment très fort, de voir toutes ces femmes et tous ces hommes s'unir, pour venir en aide à leur camarade qui en a besoin.
À quoi est-ce que vous attribuez le succès de la série ? C'est une histoire d'ados, à première vue assez banale. Et pourtant, ça marche. Alors c'est quoi, selon vous, le truc en plus de Sex Education ?
Je crois que l'esthétique plaît a beaucoup à des générations différentes. Il y a une espèce de mélange entre un humour américain et un humour anglais. C'est un humour qui ne s'excuse pas, quelque chose de très franc, et je crois que les gens aiment beaucoup ça. Il y a une manière très directe d'aborder les sujets, et ça, ça touche tout le monde. Et puis les gens peuvent se retrouver aussi dans les personnages. Tous les clichés des films d'ado qu'on a l'habitude de voir sont ici complètement renversés ! Le type sportif est bourré d'anxiété, la fille la moins populaire du lycée devient la plus populaire parce qu'elle est intelligente et indépendante, cette mère célibataire qui n'arrive pas à s'ouvrir aux hommes, même si elle est sexologue etc...
Est-ce que vous trouvez que la série est réaliste, par rapport aux jeunes, aux lycéens actuels ?
Oui je crois. Même si dans mon lycée, qui était d'un tout petit lycée, les choses ne se passaient pas comme ça (rires) Mais l'important de cette série, n'est pas tellement de savoir de quel lycée on vient, c'est de montrer des relations humaines entre les jeunes. Des jeunes qui cherchent leur place dans le monde. Qui cherchent à devenir adulte. À Faire face à toutes les pressions qu'ils subissent, via les réseaux sociaux notamment, cette culture de la comparaison permanente.
Comment s'est passé le tournage avec Asa Buttersfield ? Comment avez-vous réussi à créer cette alchimie entre vous ?
On ne se connaissait pas avant le tournage. Et les choses se sont faites assez naturellement entre nous. C'est quelqu'un de très attentif, de très patient. En même temps, il a les pieds sur terre, il fait plein de blagues, il rigole tout le temps. Du coup c'était un plaisir de tourner comme ça avec lui. Et puis il m'a aussi guidé pas mal sur le plateau. Parce qu'il a beaucoup plus d'expérience, il a fait ça toute sa vie ! Il m'a beaucoup aidé, notamment dans les moments où je n'avais pas confiance en moi. Par exemple, il m'a appris que si je n'étais pas satisfaite d'une prise qu'on venait de faire, je pouvais demander à ce qu'on l'a refasse ! Moi je ne savais pas du tout (rires) "Ah ouais ? On a le droit de faire ça ? Trop cool !"
Et avec Gillian Anderson alors ? Vous connaissiez un peu X-Files ?
X-Files, c'est plutôt la génération juste avant la mienne (rires). Malheureusement, je dois bien dire que je n'ai jamais regardé la série. Je la connaissais, mais je ne l'avais jamais vue jouer. Je sais que beaucoup l'identifie directement à Dana Scully, mais moi... (rires)
Il y a un mois, vous étiez encore totalement inconnue du grand public et aujourd'hui, vous êtes une star de Netflix. Le choc n'est pas trop dur à encaisser ? Vos réseaux sociaux ont dû exploser !
En fait, je n'ai qu'un compte Instagram. Je n'ai même pas de Twitter ou de Facebook. Et j'ai préféré couper les notifications sur mon compte, parce que « Instagrameuse », ce n'est pas mon métier. Je ne suis pas du genre à poster tout le temps des trucs. Je préfère me distancier un peu de tout ça, parce que à mon sens, c'est un peu un monde à part. C'est très flatteur, que les gens aient pu connecter ainsi avec mon personnage ou avec les autres personnages de la série, je suis très touchée, mais ça me fait un peu peur tout ça. Pour l'instant, je préfère respirer, attendre un peu, prendre les choses petit à petit, et peut-être que dans quelques mois, je serai un peu plus à l'aise avec tout ça. Je prends mon temps.
Vous êtes Française. Vous avez grandi en France. Quels liens avez vous encore avec la France aujourd'hui ?
J'ai toujours de la famille en France, mes parents, mon grand-père et même mon frère qui vit toujours à Sablé-sur-Sarthe. Et puis j'ai encore pas mal d'amis du lycée ici. J'essaie de rentrer régulièrement, au moins pour les fêtes, et à Pâques, pour l'anniversaire de ma maman ! J'essaie de faire deux petits tours en France chaque année, parce que ça fait du bien aussi. Toute ma vie, j'ai voulu quitter Sablé-sur-Sarthe, parce que je voulais me reconnecter avec mon côté anglais. Exprimer mon côté anglais. Mais aujourd'hui, c'est vrai que je prends plaisir à retourner aux sources, prendre un peu l'air...
Est-ce qu'il y a des séries françaises que vous aimez ? Dans lesquelles vous voudriez jouer ?
Je suis à fond dans la série Dix pour Cent. Donc peut-être un jour... Récemment, j'ai regardé la série Plan cœur. Aussi parce que maintenant, j'ai envie de reconnecter avec mon côté français ! En apprendre plus sur le cinéma - et les productions françaises - que je ne connais pas très bien.
Depuis quelques jours, le téléphone ne doit pas arrêter de sonner. Vous avez des projets qui arrivent ? Où est-ce qu'on vous verra ensuite ?
Pour l'instant, j'ai tourné un petit court-métrage à Londres. Mais rien de plus. Comme avec le reste, je prends les choses petit à petit, je lis des scripts, je passe des auditions... Donc pour l'heure, je ne sais pas encore dans quoi je serai après Sex Education !
Sex Education – saison 1 en 8 épisodes – sur Netflix depuis le vendredi 11 janvier 2019.
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