La nouvelle série française de Netflix oscille maladroitement entre teen drama et action fantastique, puis finit par trouver son style, plutôt cool.
Scénariste sur les deux premières saisons de Skam France, l'an dernier, Frédéric Garcia a été embauché par Netflix pour écrire cette nouvelle série de d'jeuns intitulée Mortel. Des ados dans un lycée difficile, qui se retrouvent soudain dotés de pouvoirs, face à des forces occultes surnaturelles...
Tout commence dans un lycée de banlieue. Sofiane est un élève perturbé par la disparition suspecte de son grand frère. Après avoir reçu la visite d'Obé, un Dieu de l'au-delà, il s'allie avec Victor, un camarade de classe mal dans sa peau, pour tenter de retrouver ceux qui lui ont fait du mal. Obé va justement leur donner des pouvoirs, pour qu'ils accomplissent leur quête. Mais avec Luisa, petite-fille d'une prêtresse Vaudou, ils vont vite découvrir qu'il y a un prix à payer...
Cette nouvelle série Netflix, la 7e création originale locale de la plateforme américaine, a quelque chose d'un Hartley, cœurs à vif en région parisienne mixé à un Misfits à la française. Sans ambiguïté aucune, Mortel vise d'abord et avant tout un public adolescent, qui sera le premier à se reconnaître dans ces lycéens des années 2010. Des personnages un brin caricaturaux. Mortel fonce tête baissée n'évite pas quelques clichés : sur le milieu scolaire en banlieue et surtout sur les relations entre teenagers désabusés. Les premiers épisodes baignent dans une ambiance un peu théâtrale qui provoque un certain malaise.
Et puis finalement, on se laisse charmer. Les trois jeunes comédiens (Carl Malapa, Nemo Schiffman et Manon Bresch) gagnent en épaisseur, comme leurs personnages, de plus en plus attachants au fil de l'intrigue. Le fac-similé de JoeyStarr (joué Corentin Fila), qui fait office de Dieu tout puissant, est franchement marrant. Et surtout, la mythologie s'etoffe de manière étonnante dans la deuxième partie de la saison. Le petit twist Vaudou, qui donne à Mortel une "touch" fantastico-francophone à l'ensemble, est plutôt ingénieux et nous prend au jeu. Mortel délaisse sa peinture réchauffée du lycée de banlieue pour basculer dans le surnaturel pur et dur. Alors d'accord, on ne peut pas dire que les effets spéciaux envoient du lourd. Mais la série réussit quand même à livrer quelques séquences bien cool. Et pour ne rien gâcher, la bande originale, elle, est vraiment mortelle...
Mortel - saison 1 en 6 épisodes à voir sur Netflix à partir du 21 novembre 2019.
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