Des origines de la série culte à sa conclusion controversée, le créateur se confie au New York Times.
Joyeux anniversaire Tony, où que tu sois. Ce 10 janvier 2019, Les Soprano soufflent 20 bougies. Il y a très exactement 20 ans, le 10 janvier 1999, la chaîne américaine HBO lançait ce qui allait devenir l'une des plus grandes séries de tous les temps. Pour célébrer l'événement, le New York Times a eu la chance de s'asseoir avec David Chase, dans son appartement de l'Upper East Side. A 73 ans, le créateur de la série livre les derniers secrets des Soprano. Voilà ce qu'on a retenu de ce long entretien.
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David Chase confirme qu'à la base, dans son esprit, Les Soprano ne devaient pas être pour le petit mais pour le grand écran : "Oui. J'avais prévu d'avoir Robert De Niro pour jouer le personnage principal (qui n'avait pas encore de nom) et Anne Bancroft devait jouer sa mère. Mais je signais avec une nouvelle agence à l'époque et ils disaient que les comédies mafieuses étaient mortes, que je devrais oublier le projet. En fin de compte, ils ont raté le train en marche."
"Tous les Italiens ne sont pas des gangsters !"
Le scénariste poursuit et raconte pourquoi il a imaginé cette série. David DeCesare, de son vrai nom, révèle ainsi avoir eu la volonté de faire une oeuvre sur ses origines : "Je suis italo-américain et je voulais dépeindre des italo-américains. Aujourd'hui, on me dit que je n'ai pas décrit les Italiens tels qu’ils sont. Tous les Italiens ne sont pas des gangsters ! C'est vrai et c'était également vrai pour la série. Regardez le Dr Melfi [Lorraine Bracco] n’était pas une gangster. Les autres personnes rencontrées (dans la série) n'étaient pas des gangsters. Mais les personnages principaux, eux, l'étaient".
Y aura-t-il une suite, un jour ?
"Non. Des gens m'ont demandé de faire d'autres choses sur des Mafieux. Mais pas encore Les Soprano. Ce n'est jamais arrivé. Même Netflix n'est jamais venu me voir pour ça". Et David Chase de préciser qu'il ne "ramènera jamais la série à l'écran. À la fin, nous en avions fini. J'en avais fini (...) Et James Gandolfini aussi ! Oh oui, il était vraiment arrivé au bout. Il était arrivé au bout avec moi aussi."
Cette fin mythique... et sans alternative
Le créateur assure n'avoir jamais envisagé une autre conclusion à la série que cette fin brutale, dans ce restaurant, au son de "Don't Stop Believin". "Franchement, non. On a été absolument étonné par la réponse du public. C'était une sensation très agréable de voir que les gens en parlaient autant, que cela les avait marqué à ce point. Ca a énervé beaucoup de gens. J'avais même du mal à croire que ça puisse être aussi important pour tant de personnes."
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Si la fin a autant fait parler, c'est qu'elle laisse une énorme ambiguité sur le sort de Tony et sa famille. Si bien que depuis une décennie, tout le monde n'arrête pas de poser la question à David Chase. Que se passe-t-il après cette fin coupée nette ? "Je dois dire que j'en ai juste marre. J'ai envie de dire, c'est pas croyable, il y a 86 épisodes dans cette série et vous restés fixés là-dessus ? Ne pouvons-nous pas parler d'autre chose ?" Le papa des Soprano confirme d'ailleurs qu'il n'y a "certainement pas" de bonne réponse ou de réponse exacte à cette question. Mais il promet : "Il y a de l'espoir (pour Tony et les siens). D'ailleurs, "Don't Stop Believin" est le titre de la chanson, qui passe dans ce restaurant, non ? Non mais sérieusement, comment le dire autrement ?"
Rappelons que la saga des Soprano fera son retour dans un film préquel, The Many Saint of Newark, qui sortira en 2020.
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