Le maître de cérémonie était en forme.
Animer une grosse cérémonie est un exercice difficile et beaucoup s'y sont cassé les dents (parlez donc des Oscars 2011 à James Franco et Anne Hathaway pour voir).
Mais pas pour Jimmy Kimmel. L'animateur américain s'est mis le public des 68e Emmy Awards dans sa poche avec en lançant les festivités avec un monologue bourré de bons mots et de petites piques.
"Je préfère encore recevoir des rires plutôt qu'une récompense", assurait celui qui faisait aussi partie des nommés, pour son talk-show Jimmy Kimmel Live. Mission accomplie pour l'animateur qui a enchaîné les blagues sur Donald Trump, O.J. Simpson, la diversité à la télévision ou Game of Thrones.
Best-of.
"Si ce n'était pas pour la télé, vous croyez que Donald Trump serait en course pour la présidence? Non, il serait tranquillement chez lui en train de se frotter contre sa femme, Malaria (Melania est son véritable prénom NDLR), qui ferait semblant de dormir. Beaucoup ont demandé 'Qui faut-il blâmer pour Donald Trump, pour le phénomène Donald Trump ?' Et je vais vous le dire, parce qu'il est assis juste là. C'est vrai. Ce mec, c'est Mark Burnett, le mec à qui on doit l'émission Celebrity Apprentice. Grâce à Mark Burnett, nous n'avons plus besoin de regarder des émissions de télé-réalité, car nous vivons en plein dedans".
"La télévision a ce pouvoir de nous faire rire et pleurer - et dans certains moments clé de Game of Thrones - de nous aider à nous masturber".
A propos de Maggie Smith, 81 ans, la comtesse douairière de Downton Abbey : "Nous avons introduit une nouvelle règle cette année : pour la première fois, vous devez être présent pour gagner. Si nous appelons votre nom et que vous n'êtes pas là pour recevoir votre prix, l'Emmy Award va au suivant sur la liste. On appelle ça la règle de Maggie Smith. Et si vous ne savez pas qui est Maggie Smith, elle a été nommée 9 fois aux Emmys et elle a gagné 3 fois. A votre avis, combien de fois est-elle venue chercher son prix ? Tout juste : zéro. Cette année, elle avait un cours de céramique qu'elle ne pouvait pas manquer (...) Et elle va aux autres cérémonies. Elle est allée aux Oscars pour chercher son Oscar. Elle est allée aux Tony Awards. Elle assiste chaque année aux Soul Train Awards. (...) C'est quoi le problème avec nous ? Pourquoi est-ce qu'on continue à nommer cette femme ?"
Après avoir annoncé que Bill Cosby, actuellement poursuivi pour plusieurs dizaines d'agressions sexuelles, allait monter sur scène : "Ne vous inquiétez pas, il n'est pas vraiment là. Je voulais juste voir votre réaction, les gars".
"Une petite question rapide : si vous gagnez, est-ce que vous allez remercier O.J. Simpson ? Comment est-ce que vous gérez ça ? Techniquement, vous ne seriez pas là sans lui, pas vrai ? Surtout toi, Cuba. Cuba Gooding Jr. est si bon dans The People v. O.J. Simpson ! Il joue tellement bien O.J. que maintenant, je me dis que c'est peut-être Cuba qui a commis le meurtre."
"Ici, à Hollywood, la seule chose que nous respectons plus que la diversité est le fait de nous auto-congratuler pour respecter autant la diversité".
Ironisant sur le fait que l'acteur Louie Anderson ait été choisi pour jouer la mère de Zach Galifianakis dans la série Baskets : "A la base, ils voulaient caster une femme pour ce rôle, mais c'est très difficile de trouver une actrice de plus de 50 ans qui soit disponible".
"La section In Memoriam a tout défoncé. Ça va être dur de faire mieux l'an prochain".
L'intégralité du monologue de Jimmy Kimmel aux Emmy Awards 2016 :
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