In a Violent Nature
IFC Films / Charades

"Avez-vous déjà entendu parler du tueur de White Pines ?"

Halloween, Vendredi 13... les années 80 ont été l’apogée des films de slasher – ces films mettant en scène un tueur psychopathe masqué éliminant méthodiquement un groupe de jeunes. Aujourd’hui cultes, ils ont inspiré toute une génération de films d’horreur qui tentent de renouveler le genre, parfois maladroitement, parfois de manière innovante. Cela semble être le cas du premier long-métrage de Chris NashIn a Violent Nature – qui prend le parti de suivre l’intrigue à travers le point de vue du tueur masqué. Attention, les images qui suivent peuvent choquer un public sensible.

In a Violent Nature
ICF Films / Charades

"Avez-vous déjà entendu parler du tueur de White Pines ?" Dans une forêt bien tranquille d’Ontario, un groupe d’adolescents campe et trouble le repos de Johnny, un homme décédé dans un crime horrible vieux de 60 ans lorsqu’ils retirent un médaillon d’une tour incendie effondrée dans les bois où pourrit le cadavre de Johnny. Ressuscité, le mort-vivant se met en tête de récupérer ce qui lui appartient et entreprend de massacrer méthodiquement un à un les responsables. Johnny veut sa vengeance, et sa vengeance sera terriblement sanglante.

La première bande-annonce sortie en mars posait déjà le ton : un film où le contraste entre les gazouillis des oiseaux, le souffle du vent et les cris d’effroi et d’agonie saisissaient le spectateur. Aucun artifice, tout est minimaliste, le tueur est muet et la caméra le suit à chacun de ses pas. Puis un nouveau trailer a surgi reprenant tous les codes précédemment énoncés.


 

"Il est réveillé désormais" et tel un animal, il chasse sa proie, calcule et maîtrise chacun de ses meurtres. Si la bande-annonce ne joue pas sur le gore, rien n’empêche d’imaginer que la violence sera horriblement graphique – pour preuve ce premier extrait publié il y a quelques jours.

Toujours de dos, en pleine nuit, le tueur zombie traîne derrière lui le corps de sa victime recouverte de sang, dont la moitié de la tête se trouve dans l’autre main. Il s’en sert d’ailleurs pour briser la vitre et pénétrer dans la cabane. C’est là que le psychopathe devient le tueur masqué – sur les traces de Mike Myers et Jason Voorhees.

Projeté pour la première fois à la séance de minuit au Festival Sundance, In a Violent Nature a fait beaucoup parler de lui, les premiers avis soulignant l’innovation et le style épuré qui s’en dégage. De quoi faire peur en tout simplicité. Il faut dire que, comme l’a expliqué le réalisateur à Variety en janvier dernier, aussi surprenant que cela puisse paraître, les slashers n’ont pas été ses seules sources d’inspiration. Entre autres, il a repris des éléments clés des filmos de Gus Van Sant et Terrence Malick (qui lui-même avec La Balade Sauvage avait suivi un couple criminel à travers leur point de vue) :

"J’aime l’idée de suivre un personnage. Être assis et avoir quelqu’un qui vous prend par la main et vous guide à travers l’histoire, et ne sentir que la brise légère du film qui passe près de vous. Je repense aux slashers – dans quelle direction pouvons-nous aller à partir de ça ? Nous suivons un personnage, sans commenter sur ce qu’il se passe ou ce qu’ils font, nous sommes simplement pris dans cette aventure."

Sur la violence, Chris Nash ajoute à propos de l’une des scènes les plus longues et les plus gores (attention spoiler : avec une fendeuse à bois) :

"Je voulais qu’on finisse par se lasser de cette scène, fatiguer l’audience avec une violence grotesque. Je trouve ça tellement intéressant d’avoir ce grand spectacle meurtrier, mais que ce soit si décousu."

Également projeté au Chicago Critics Film Fest, le film canadien a suscité de vives réactions de l’audience qui a fortement réagi à plusieurs reprises et a applaudi à la fin. Un spectateur aurait même vomi durant la projection.

Bien qu’il ne s’agisse pas du premier film prenant le point de vue d’un tueur – Le Voyeur était l’un des premiers à le faire en 1960, suivi d’Orange Mécanique, de Maniac, d’American Psycho et d’autres, comme le film autrichien Schizophrénia dont le peu de dialogue est basé sur le monologue intérieur du tueur – le réalisateur va encore plus loin avec In a Violent Nature.

Campé par Ry Barrett dans le rôle du serial killer revenu d'entre les morts, Andrea Pavlovic, Cameron Love, Reece Presley, Liam Leone, Charlotte Creaghan ainsi que Lauren-Marie Taylor de Vendredi 13, ce terrible film d’horreur sortira aux Etats-Unis le 31 mai. Pour la France, aucune date n’est pour l'instant annoncée.

 

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