Le réalisateur a expliqué à Warner Bros. qu'il ne voulait "pas faire une version hollywoodienne classique". La collaboration s'est arrêtée là.
On se souvient de la manière dont Alfonso Cuarón a insufflé une nouvelle énergie dans Harry Potter, à l'occasion du troisième opus. David Fincher aussi aurait aimé mettre sa touche sur l'univers de Wizarding World.
Lors d’une récente interview à l’occasion de la sortie en 4K de son film culte Seven, le réalisateur a révélé avoir discuté avec Warner Bros. de ce qu’aurait pu être une version radicalement différente du jeune sorcier créé par J.K. Rowling.
"On m’a demandé de venir discuter de la façon dont je concevrais Harry Potter" raconte Fincher à Variety. "Je me souviens avoir dit : ‘Je ne veux pas faire une version hollywoodienne classique. Je veux quelque chose qui ressemble beaucoup plus à Withnail and I (comédie trash de 1987), et je veux que ce soit un peu glauque". Une démarche qui tranchait radicalement avec les attentes de Warner Bros., dont la vision était nettement plus traditionnelle. "Ils étaient plutôt dans l’idée d’un style écolier classique façon Thom Browne, du genre Oliver Twist".
L’intérêt de David Fincher pour les franchises populaires n’est pas nouveau. Le réalisateur s’est déjà attaqué à des projets issus d’univers bien établis, comme Millenium et, dans une certaine mesure, World War Z. Toutefois, son approche reste toujours marquée par un équilibre entre sa propre vision artistique et les contraintes imposées par ces franchises calibrées.
"Ces livres sont vendus aux studios de cinéma lorsqu’il est démontré qu’il existe un public déjà acquis" relance Fincher. "Je suis souvent impliqué après que ce choix ait été fait, lorsque tout le monde pense que le projet est déjà appétissant pour le studio. Ça a été le cas pour Gone Girl. Même si c’était un bestseller, ce qui m’intéressait, c’était l’idée d’une punition pour nos penchants narcissiques dans la recherche d’un partenaire."
Pour David Fincher, chaque projet est une alchimie unique entre intérêt personnel et opportunité professionnelle. "Il y a différents facteurs qui jouent dans les histoires et qui résonnent en vous. Je ne sais pas vraiment comment je choisis mes projets, mais il y a une envie qui naît, une idée qui vous fait dire : J’aimerais voir ça, et j’aimerais le voir fait de cette manière."
Prochainement, le cinéaste américain doit tenter le remake US de Squid Game et planche en parallèle sur une mini-série préquelle du Chinatown de Polanski (1974) qu'il a coécrite avec le défunt scénariste du film, Robert Town.
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