Âgée de 89 ans, la cinéaste française est décédée des suites du Covid-19.
La dépêche AFP est tombé en début d’après-midi : Nelly Kaplan est morte dans la matinée des suites du Covid-19 qu’elle avait contracté dans la maison de repos où elle se trouvait.
En l’espace d’un film, Nelly Kaplan était devenue une icône, hâtivement assimilée à la Nouvelle Vague, elle qui n’était d’aucune chapelle : La fiancée du pirate défraya la chronique lors de sa sortie sur les écrans en 1969. Bernadette Lafont y incarnait Marie, une jeune femme rebelle et sexy en diable qui se venge d’un village en ensorcelant tous les hommes qu’elle séduit et dont elle enregistre les confidences. Le film, interdit aux moins de 18 ans, est un manifeste féministe ambigu dans lequel cette Marie assume son plaisir et son goût de l’argent. Le film d’une vie pour Nelly Kaplan et le plus grand rôle de Bernadette Lafont.
Née en Argentine en 1931, où ses parents juifs d’origine ukrainienne s’étaient installés pour fuir les pogroms soviétiques, Nelly Kaplan débarque en France en 1953. Habituée de la Cinémathèque Française, cette cinéphile compulsive est remarquée par le grand Abel Gance qui en fait son assistante. Nelly Kaplan devient une sorte de muse de la société intellectuelle de l’époque, devenant proche des surréalistes Philippe Soupault ou André Breton. Ces rencontres marqueront son œuvre à venir, notamment La fiancée du pirate, traversé de fulgurances poétiques et absurdes.
Dans les années 60, elle signe des courts métrages documentaires consacrés à des artistes : Gustave Moreau, Rodolphe Bresdin, Picasso, Abel Gance... Après La fiancée du pirate, elles réalisent enfin d’autres films moins remarqués, de Papa les p’tits bateaux (1971) à Plaisir d’amour (1991). En parallèle, elle entame à la télévision une collaboration de longue haleine avec Jean Chapot dont elle sera la fidèle coscénariste pendant 25 ans.
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