Il n’est pas trop tard si vous avez raté la sortie en salle des futurs favoris de l’Académie.
L’annonce officielle des nominations aux Oscars se fera dans un peu plus de deux semaines et les pronostics vont déjà bon train. Comme chaque année, certains des sérieux concurrents à la statuette ne seront pas encore sortis dans les salles françaises au moment de la cérémonie (c’était le cas, l’an dernier, avec le grand vainqueur de la soirée, Birdman). D’autres en revanche sont déjà disponibles à l’achat, en location ou en téléchargement légal sur la Toile. Idéal pour patienter avant la sortie de The Revenant, Carol ou Danish Girl sur nos écrans tout en "révisant" les Oscars 2016 avant la cérémonie qui aura lieu dans la nuit du 28 au 29 février (heure locale).
Oscars 2016 : quelles récompenses Mad Max : Fury Road peut-il rafler ?
Ex_Machina, Alex Garland
La critique de Première : Outre les femmes robots nues (une très belle idée de cinéma), la force d’Ex_Machina tient à ce simple constat : à l’heure des "transhumanistes" de la Silicon Valley, les génies fous rêvant de devenir Dieu ne relèvent plus tout à fait de la science-fiction, ce qui permet à Alex Garland de se réapproprier un thème vieux comme Isaac Asimov (la machine qui s’affranchit de l’homme) sans devoir se confronter au problème de l’originalité. Le reste est une question de qualité d’écriture, de subtilité de ton, d’ingéniosité sur le plan de la direction artistique (sensationnelle) et de capacité des acteurs à se montrer divertissants.
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Seul sur Mars, Ridley Scott
La critique de Première : Avec son savoir-faire de général d’armée et son penchant pour les avancées techniques, Ridley Scott était tout indiqué pour adapter le best-seller d’Andy Weir qui confronte, sans les opposer, science et conscience, individuel et collectif, voyage intérieur et expédition intergalactique.
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Vice Versa, Pete Docter
La critique de Première : Comme les grands films de la belle époque du studio, celui-ci impose dès son ouverture un concept infaillible (une expérience hallucinée à l’intérieur du cerveau d’une petite fille). C’est un voyage fantastique (Là-Haut), une exploration émotionnelle qui mêle l’intime et l’immensément grand (Nemo), un ride aventureux strié de moments de cinéma étourdissants dans l’antichambre de l’enfance (Toy Story, Monstres & Cie)… Bref , tout ce qui (a) fait la signature Pixar.
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Beasts of No Nation, Cary Fukunaga
La critique de Première : Cary Fukunaga raconte le parcours d'un enfant africain de 12 ans pris dans l'engrenage de la guerre civile. Le film, raconté à la première personne, suit les différentes étapes d'un vieillissement accéléré. La comédie légère laisse place à l'horreur et à la violence mises en scène avec une virtuosité presque trop apparente. En tout cas, c'est jusqu'à présent le film le plus viscéralement émouvant sur ce sujet souvent visité.
Mad Max : Fury Road, George Miller
La critique de Première : C’est bien simple : on n’a rien vu d’aussi bandant au cinéma que l’ouverture de "Fury Road" depuis très très longtemps. Le logo warner customisé. Les moteurs qui grondent. Les cris qui résonnent. Et quand l’écran s’anime c’est le début d’une petite dizaine de minutes infernales (…).
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Sicario, Denis Villeneuve
La critique de Première : Deux heures terrifiantes et prodigieuses, d’une horreur et d’une beauté insensées, condamnant le spectateur à l’apnée – parce que l’oxygène vient souvent à manquer dans Sicario. Le nouveau long de Denis Villeneuve réalise un fantasme longtemps resté inassouvi.
Mustang, Deniz Ergüven (France)
La critique de Première : Un jour estival, Lale et ses quatre sœurs grimpent sur les épaules de camarades de classe pour s’amuser. Mais leurs jeux innocents passent pour un "acte de masturbation sur la nuque des garçons". Déshonorés, leur grand-mère et leur oncle les enferment. Elles passeront l’été à attendre chacune leur tour un mariage arrangé. Des jeunes filles emprisonnées gisant en petite culotte sur leur lit, qui suscitent la convoitise… On pense forcément à "Virgin Suicides", mais la condition féminine en Turquie est moins glamour que celle de l’Amérique puritaine des années 70. Premier long d’une réalisatrice turque issue de la Fémis, ce Mustang a la fougue d’un film vraiment racé.
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Love & Mercy, Bill Pohlad
La critique de Première : Lourdement sous-titré "La Vie, l’amour et le génie de Brian Wilson des Beach Boys", Love & Mercy remet les pendules à l’heure : le groupe californien n’est pas qu’une bande de plagistes à chansonnettes mais le porte-voix d’un grand mélodiste incompris. Le film surfe élégamment sur les codes du biopic officiel, croisant l’enregistrement de "Pet Sounds", en 1965-66, et, vingt ans plus tard, la rencontre d’un Brian Wilson zombifié avec celle qui le sauvera des griffes de son psy gourou. Étayée par un audacieux changement d’acteur (Paul Dano puis John Cusack), cette construction réduit la distance entre le génie brut (enivrantes scènes de studio) et la folie qui le tire vers le fond. Ainsi, Love & Mercy fait de la musique une réponse au néant.
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