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"Les monstres de cinéma doivent être de belles créatures" affirmait Christophe Gans en commentaire des premières photos de La Belle et la Bête dévoilées en exclusivité dans les pages de Première - et qui gardaient secrète sa vision de la Bête. La première bande annonce et ce qu'elle laisse apercevoir de la créature laisse penser que le cinéaste a eu à coeur de mettre cette affirmation en pratique. Travaillée en images de synthèse à partir des expressions de Vincent Cassel, l'animation du visage de la Bête fut un des principaux défis techniques du film de Christophe Gans et semble avoir été magnifiquement relevé. Autre splendeur de ces premières images, les décors, grandioses, annoncent d'abord un bijou esthétique traversé de visions féériques et éloignent l'interprétation de Gans de l'atmosphère confinée du film de Cocteau.On sait aussi que le réalisateur du Pacte des loups a voulu revenir au conte original de madame de Villeneuve, qui accorde une plus grande place au contexte - le déclassement social d'une famille - et donc au père, incarné par André Dussollier, ainsi qu'à l'origine de la transformation du prince en bête ; des pistes à peine esquissées dans les versions de Cocteau et de Disney. Et de fait, la bande annonce met en avant la figure du père et montre Vincent Cassel sans le masque du monstre, ouvrant le champ d'exploration du conte vers des domaines moins connus du public.La narration en voix off et le "Il était une fois" rappellent quand même qu'on est en terrain familier et que le film se veut tous publics. Et l'enchaînement des scènes où l'on voit Léa Seydoux passer de la crainte à l'attraction soulignent, surtout, qu'il s'agit avant tout d'une histoire d'amour.La Belle et la Bête sera dans les salles le 12 février 2014.