"George Miller est intouchable".
Steven Soderbergh a beau avoir remporté un Oscar du meilleur réalisateur pour Traffic, et une Palme d’Or pour Sexe, Mensonges et Vidéo, le cinéaste demeure incroyablement humble, notamment lorsqu’il évoque le travail de ses pairs.
Alors que son dernier film, Logan Lucky, est actuellement en salles, et qu’il vient de boucler Mosaic, une série intéractive qu’on pourra bientôt découvrir sur OCS (à partir du 23 janvier 2018), le metteur en scène est revenu pour The Hollywood Reporter sur son obsession pour Mad Max : Fury Road, le chef d’œuvre de George Miller qui continue de faire parler la planète cinéphile deux ans et demi après sa sortie.
"La capacité à bien mettre en scène est un talent que je valorise plus que tout autre. Et je dis ça parce qu’il y a des gens qui le font mieux que je ne pourrais jamais le faire après 40 ans de travail. J’ai revu Mad Max : Fury Road la semaine dernière, et je peux vous dire que je serais incapable de réaliser 30 secondes de ça. Je me mettrais un flingue dans la bouche. Je ne comprends comment [George Miller] fait ça, vraiment je n’y arrive pas, alors que c’est mon boulot de le comprendre. Il y a deux choses que je ne comprends pas : pourquoi ils ne sont pas encore en train de tourner ce film et pourquoi des centaines de gens ne sont pas morts en le faisant."
Fury Road est donc devenu un film de chevet pour Soderbergh, de ceux qu’il consulte et étudie sans cesse pour continuer à s’améliorer. Mais de son propre aveu, le réalisateur d’Ocean’s Eleven estime ne pas arriver à la cheville de Miller :
"Il est intouchable. Je vous garantis que la poignée de gens qui s’en rapprochent, quand ils voient Fury Road, leur yeux saignent. Le truc avec George Miller, ca va au-delà de ça, il fait tout très bien. Les scripts sont super, les performances sont super, les idées sont super. Il est exceptionnel. Je l’ai rencontré une fois, pendant 30 secondes, lors des Directors Guild Awards à Los Angeles l’année de Fury Road. Mais ce n’est pas le genre de choses qu’on dit à quelqu’un en face, c’est embarrassant".
Quand Soderbergh revoit Fury Road et capte un détail qu’il n’avait pas compris auparavant, il a l’impression de "découvrir quatre nouvelles décimales de pi. Je n’arriverais jamais au bout de ce truc. Donc je le regarderai encore, je regarderai des trucs de Fincher, de Spielberg, de Cameron, et John McTiernan qui a aussi des plans vraiment impressionnants."
Aujourd’hui âgé de 54 ans, Steven Soderbergh parle toujours comme un étudiant en cinéma, et c’est plutôt rafraichissant à lire.
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