Déception. Présenté au festival de Cannes 2011, la quatrième aventure de Jack Sparrow tire en longueur. Même Johnny Depp a l'air de s'ennuyer.
En changeant de réalisateur, la saga Pirates des Caraïbes change surtout de cap. Finie la folie furieuse de la première trilogie signée Gore Verbinski. Son énergie et son inventivité délirantes, ses dérapages punk, sa fantasmagorie bizarre... envolés. Les aventures du pirate queer ont été confiées à Rob Marshall, plus connu pour ses comédies musicales (Chicago) et ses remake loukoum (Nine) que pour son sens de l’aventure et de l’action. Comme si Jerry Bruckheimer avait voulu reprendre les rênes de son joujou. Résultat, Pirates 4 déroule son programme laborieusement, sans jamais s’écarter du droit chemin. Scènes d’action impressionnantes (l’incroyable scène des sirènes), course-poursuite maritime, love story contrariée, actrices en super forme(s) et punchlines habituelles... Même Johnny Depp paraît usé, fatigué de remettre le turban de Sparrow (il pourrait faire un effort vu son cachet - 55 millions de dollars, un record). Alignant les mimiques rigolotes, sa démarche titubante et son phrasé d’alcoolique, Johnny Depp traverse le film comme un zombie. Face à lui, Penelope Cruz, sublime, se contente d’être un beau faire-valoir. La découverte, c’est la jeune Astrid Berges-Frisbey , envoutante dans le rôle de la sirène amoureuse. Mais est-ce vraiment suffisant ? Usiné pour cartonner, le film a donc préféré réduire la voilure sur les intrigues secondaires pour rentrer au port sans problème (et accessoirement, lancer une nouvelle trilogie). Le contraire de ce qu'était jusqu'à présent l'esprit de la saga.
Pierre Lunn
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