Et nous parlait de son rôle dans Détective de Jean-Luc Godard.
Décembre 1984. Le magazine Première sortait son numéro, avec Johnny Hallyday en couverture. Le chanteur et acteur se confie en exclusivité à Marc Esposito sur son parcours au cinéma. Et revient sur 15 ans d’absence sur grand écran, avant que Jean-Luc Godard ne lui propose – enfin – un rôle à sa mesure.
Car entre Point de chute de Robert Hossein et Le Détective, Johnny Hallyday est resté éloigné des plateaux de tournage pendant près de 15 ans. "Je ne voulais plus faire de films mièvres, construits autour d’un personnage de chanteur, dont tout le monde sortait déçu… J’aime trop le cinéma pour faire n’importe quoi, ça me barbe, je préfère ne pas en faire", nous expliquait-il à l’époque.
"Ce qui m’intéressait avec Godard, analysait-il, c’était de casser mon image de chanteur… Ce que j’espère, c’est qu’au bout de deux minutes de film, les gens vont oublier que c’est Johnny Hallyday qui est sur l’écran…" Et ça marche. Le film est salué par la critique lors de sa présentation au festival de Cannes au printemps 1985.
Passionné par le cinéma, Johnny Hallyday avait une relation forte avec le 7e art, née d’une enfance passée de ville en ville. "Pour moi, la seule façon de m’évader, de rêver, c’était d’aller au cinéma. J’y allais pour ainsi dire tous les jours… Aujourd’hui encore, si j’ai un problème, n’importe quoi, je rentre dans une salle de cinéma, j’oublie tout, ça me transporte dans un autre monde…" confiait-il.
Et de reconnaitre la fierté d’avoir tourné pour Godard. "Un jour, plus tard, on verra Détective à la Cinémathèque. Parce que c’est Godard… C’est quand même une satisfaction… Un jour, t’as quatre-vingts ans – si on vit jusque là – et tu te dis : 'Tiens, il y a mon film qui passe à la Cinémathèque…' C’est bien… Un spectacle, ça passe. Six mois après, on a oublié… La pellicule, c’est formidable parce que ça reste."
Johnny Hallyday est décédé à l’âge de 74 ans des suites d’un cancer du poumon.
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