On s’est replongé dans les archives de Première pour voir comment la trilogie de Robert Zemeckis avait été perçue à l’époque par nos prédécesseurs. Souvenirs.En voyant ressortir la critique assassine signé Louis Skorecki en 1985 dans Libé, qui dézinguait le premier film de la saga ("un des plus consternants navets qu’ait produit la bande à Spielberg"), on a gentiment souri au sein de la rédaction de Premiere. Puis, on s’est demandé si nous (du moins ceux qui occupaient notre poste il y a 30 ans) avions été plus tendre avec Retour vers le futur, film aujourd’hui unanimement considéré comme culte.>>> On a retrouvé l'Almanach des sports de Retour vers le futur 2La réponse est oui et non. Dans sa critique de l’époque, Stella Molitor ne cache pas son manque d’enthousiasme pour le film, qu’elle qualifie de "comédie SF pop-corn". Malgré tout l’amour que Première portait déjà au duo Spielberg-Zemeckis, la critique dénonce une "exploitation facile de l’imagerie rock’n’roll et (encore) une glorification un peu bêta de l’Amérique, une ! Nous autres, les Frenchies, on commence un peu à saturer." Aïe.S’agissait-il d’une opinion isolée au sein de la rédac ? Même pas ! Le tableau des étoiles (oui, il existait déjà à l’époque) nous indique même que les sur les trois autres critiques de Première ayant vu le film, seul un a bien aimé, quand les deux autres n’ont pas tellement aimé, voire pas du tout ! Dans sa grande mansuétude, le magazine avait tout de même affublé Retour vers le futur d’un "Plaisant" au-dessus de sa critique.Cinq ans plus tard, les plumes ont changé quand sort le deuxième film de la saga. Dans son papier, Patrick Fabre reboote la critique du premier volet (qui "fonctionnait à merveille") et s’enthousiasme pour cette suite qui lui faisait craindre le pire. Il loue ainsi la "grande idée du scénario : utiliser la première partie non pas comme une référence mais comme une partie intégrante du film" et s’extasie devant les effets spéciaux nous plongeant dans un 2015 fantasmé. Surtout, c’est le principe même de suite réussie qui bluffe le journaliste : "Faire de l’argent, certes, mais sans pour autant négliger le plaisir cinématographique". "Et pourtant", continue-t-il en évoquant le 3e épisode teasé dès la fin du 2, "on est prêt à payer si c’est pour s’amuser autant".>>> Retour vers le futur : les inventions de 1989 à l'épreuve de la réalité de 2015Eté 1990. Il n’y a plus d’ambiguïté, Première est à fond sur Retour vers le futur. Pour la sortie du 3e volet, le magazine lui offre même la couverture de son numéro de juillet (où on retrouve Doc et Marty en cowboys) avec un dossier spécial revenant sur la création de la saga. Zemeckis y est présenté comme "l’un des magiciens d’Hollywood". Interrogé par Jean-Paul Chaillet, le réalisateur explique son refus de tourner un Retour vers le futur 4. Un discours qu’il tient toujours 25 ans plus tard… Côté critique, dans son emballement, Patrick Fabre ne trouve rien à redire au film, pourtant le "moins bon" de la saga. Mais Bob, Doc et Marty le méritaient bien.En 2015, Première est toujours fan du cinéma de Zemeckis, en témoigne la couverture de notre numéro de septembre consacré à The Walk. Sans rancune Stella…
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Premiere et Retour vers le futur : une histoire qui avait mal commencé
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