A quelques mois de la sortie d’Hunger Games : l’Embrasement (la suite des aventures de Katniss à découvrir le 27 novembre au cinéma), la trilogie littéraire de Suzanne Collins fait parler d’elle d’une façon pour le moins originale. Une colonie de vacances basée en Floride et directement inspirée de l’esprit des Hunger Games (une dizaine de team s’affrontent en pleine nature dans un esprit de compétition et de survie) s’attire les foudres des critiques américains. Vanity Fair parle même de « folie ».Dans ce camp atypique, une bonne vingtaine d’enfants sont répartis en duo (ou tributs) et s’affrontent à travers une série d’épreuves et d’activités sportives, artistiques et académiques. Tirs à l’arc, courses, constructions, fabrication de costumes du film ou encore mise en scène des moments clés de la saga sont au programme. L’agilité et l’équilibre des enfants sont testés, de même que leur esprit d’équipe et leur capacité à élaborer des stratégies.Pour Ted Gillette, le créateur de la colo, il s’agit d’un camp motivé par de véritables enjeux pédagogiques, loin de la dimension « survivor » et sanguinaire des films et des romans. Il explique que son projet est très sérieux tout en donnant l’exemple suivant : les organisateurs ont remplacé le concept de « tuer » par « collecter des vies ». Les enfants doivent en effet récolter des points et attraper les foulards/drapeaux attachés au ventre des concurrents pour gagner. Est-ce assez éloigné des « Jeux » des livres pour rassurer tout le monde ? Visiblement non. Lisa Gartner, une journaliste du journal floridien Tampa Bay Times a enquêté sur le camp et auprès des 26 têtes blondes qui participent à l’expérience. Ses observations glacent le sang. Loin de l’ambiance bonne enfant évoquée par le créateur du lieu, la journaliste rapporte des propos effrayants tenus par certains petits vacanciers. « Perdre, c'est comme mourir » proclame une pancarte créée par un des jeunes joueurs. « Je ne veux pas te tuer » déclare Rylee (12 ans) à sa copine Julianna qui réplique « Je vais sûrement te tuer en premier » avant d’ajouter : « Peut-être que je te poignarderai. » Plus loin un petit garçon de 11 ans, le visage plaqué contre l’herbe, est en larmes : « Ils m’ont marché dessus ».Pour Susan Toler, une psychologue clinicienne spécialisée dans les problèmes de l’enfance, ce camp est « une idée insensée ». Pour la spécialiste, lorsque que les enfants lisent les livres ou regardent les films, ce sont de simples spectateurs, ils sont loin de l’idée de mort. « Mais quand ils commencent à penser, adopter et assumer le rôle des personnages, ils deviennent plus proche la mort. La violence devient moins flagrante ».Suite à cet article à charge contre cette colonie de vacances, la question fait débat. Si le créateur du camp voulait surfer sur le succès d’Hunger Games, il s’attire les foudres de plusieurs médias. La saga avait déjà été au cœur d’une polémique semblable lorsqu’une chaîne du câble américain avait annoncé la mise en chantier d’une télé réalité directement inspirée des mésaventures de Katniss –mais avec des participants adultes. Au cinéma, en revanche, la franchise fait un vrai carton.
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