"Je ne comprends pas."
Les personnages des Soprano adorent les films de Martin Scorsese mais Martin Scorsese, lui, n’est pas spécialement fan des Soprano. Dans une longue interview donnée au magazine anglais Sight and Sound, mise en ligne il y a quelques jours, le maestro explique, au détour d’une réponse sur le traitement de la violence dans son dernier film, The Irishman, son rapport compliqué au chef-d’œuvre mafieux de HBO :
"Je crois que je n’ai vu qu’un seul épisode des Soprano, par exemple, parce que je n’arrive pas à m’identifier à cette génération du crime organisé. Ils vivent dans le New Jersey dans ces immenses maisons ? Je ne comprends pas. Ils jurent – le mot de quatre lettres – devant leurs filles, à table ? Ça me dépasse. Je n’ai pas été élevé comme ça."
Scorsese, pourtant de la même génération que David Chase (le créateur des Soprano est né en 1945, soit trois ans seulement après lui), préfère donc la pègre old-school – c’est sans doute pour ça que ses films mafieux, des Affranchis à The Irishman, se situent tous dans le passé. Mais même si on sait qu’il est fan des gangsters tirés à quatre épingles plutôt que sapés en survêtement Tacchini, sa confession peut surprendre, étant donné qu’il a travaillé sur deux séries HBO (Boardwalk Empire et Vinyl) créées par Terence Winter, l’un des scénaristes les plus prolifiques des Soprano. Et Steven Van Zandt, alias Silvio Dante, consigliere de Tony Soprano, fait une apparition dans The Irishman. "Marty" verra-t-il The Many Saints of Newark, le film-prequel de la série actuellement en chantier ? On sait que l’intrigue se déroulera pendant la jeunesse de Tony, dans les années soixante. Le bon vieux temps : quand les membres de la Cosa Nostra ne disaient pas de gros mots devant les enfants.
Commentaires