Quelques précédents historiques dans lesquels Warren Beatty n’est pas impliqué.
En remettant par erreur l’Oscar du meilleur film hier à La La Land, les Oscars ont sans doute commis la plus grosse bourde de leur histoire. Retour sur une poignée d’incidents embarrassants qui ont émaillé la cérémonie au cours des décennies.
1934 : Frank Capra se sent comme "un misérable ver de terre"
En 1934, Frank Capra est nommé à l’Oscar du meilleur réalisateur pour son film Lady for a Day (photo). L’acteur et maître de cérémonie Will Rogers ouvre l’enveloppe et dit : "Allez, viens le chercher, Frank". (Come on up and get it, Frank). Capra, fou de joie, bondit sur scène, oubliant qu’un autre Frank, Frank Lloyd, est également en compétition ce soir-là (pour le film Cavalcade). Malaise. Capra racontera plus tard : "C’était le moment le plus long et triste de ma vie. Je me sentais comme un misérable ver de terre, je voulais me cacher dans un trou. Quand je suis retourné m’asseoir, tous mes amis étaient en larmes." Mais Capra ne tardera pas à se venger : il remportera pas moins de trois Oscars du meilleur réalisateur au cours des années suivantes.
1947 : Rosalind Russell trop impatiente
En 1947, Rosalind Russell a déjà été nommé deux fois à l’Oscar de la meilleure actrice au cours de sa carrière, et trouve sans doute insupportable de toujours repartir bredouille. Nommée ce soir-là pour Le Deuil sied à Electre, elle n’attend même pas l’ouverture de l’enveloppe avant de se lever pour aller chercher son trophée. Qui est en réalité destiné à sa concurrente Loretta Young. Ouch.
1974 : un monsieur tout nu à la place d’Elizabeth Taylor
La 46ème cérémonie touche à sa fin. Au moment où le présentateur David Niven s’apprête à annoncer l’entrée d’Elizabeth Taylor, chargée de remettre l’Oscar du meilleur film, un homme nu traverse la scène en courant et en faisant le signe de la paix. Il s’agit de Robert Opel, photographe, galeriste et artiste conceptuel. Ce n’était pas son premier « streaking » (comme on dit) mais sans doute l’un de ses plus fameux. A voir ci-dessus (aux alentours de 50 secondes) pour constater que David Niven gardait son flegme british en toute circonstance.
1989 : Rob Lowe et Blanche-Neige embarrassent Paul Newman
Ceux qui l’ont vue en direct à l’époque en parle encore avec des trémolos dans la voix : la pire intro de l’histoire des Oscars, 15 minutes manifestement très embarrassantes, un numéro musical conçu par le producteur de Grease dans lequel Rob Lowe chantait (très faux) une reprise de "Proud Mary" en compagnie d’une actrice grimée en Blanche-Neige. Suffisamment gênant pour que, dès le lendemain, soit publiée une lettre ouverte signé par une poignée de géants (Paul Newman, Gregory Peck, Billy Wilder, Julie Andrews…) se désolidarisant de la cérémonie et la qualifiant de "honte pour l’Académie des Oscars et pour toute l’industrie du cinéma". Le producteur Allan Carr devint totalement tricard à Hollywood du jour au lendemain.
2014 : Confused Travolta
Le plus fameux fail de récente mémoire. En 2014, John Travolta est sur scène pour annoncer le numéro musical d’Idina Menzel, venue aux Oscars interpréter sa fameuse chanson "Libérée, délivrée" (Let it go) de La Reine des Neiges. Sauf que l’acteur, d’un sérieux papal, n’annonce pas Idina Menzel mais "Adele Dazeem". Euh… hein ? Il s’est ensuite expliqué en racontant qu’il avait été troublé par une rencontre avec Goldie Hawn en coulisses (hum…) puis a prétexté un problème de prompteur. Trois ans après, le mystère reste entier.
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