Rencontre avec le réalisateur de Rogue One : A Star Wars Story.
Malgré la pression de faire partie du club des réalisateurs de Star Wars, Gareth Edwards reste égal à lui-même : calme, presque timide, comme si le réalisateur de Monsters et Godzilla s'excusait d'être là et de prendre de votre temps. A deux dodos de la sortie de Rogue One : A Star Wars Story, voici le texte de notre rencontre avec celui qui a la lourde tâche de signer de son nom (même si Tony Gilroy a dirigé des reshoots courant 2016) le premier spin-off de Star Wars depuis Le Réveil de la Force. Un exercice toujours difficile lorsque le réalisateur doit garder le maximum de secret sur son film, qui raconte comme un commando de Rebelles va s'emparer des plans de l'Etoile de la mort...
Star Wars : l'histoire secrète de l'Etoile de la mort
Comment on devient réalisateur d'un Star Wars ?
C'est tout bête. (rires) Alors que je finissais Godzilla début 2013, j'ai eu un email qui me disait : "est-ce que tu veux bien venir chez Lucasfilm ?". J'ai réfléchi deux secondes et je me suis dit : "mmm, ça doit concerner Star Wars" (rires). J'ai répondu que je devais d'abord finir Godzilla, et on m'a dit "pas de problème, passe quand tu veux plus tard dans l'année" (re-rires). Donc, un an plus tard -bon, en fait, en novembre- j'étais à Los Angeles, je suis passé chez eux. J'étais toujours épuisé, je voulais faire un break, ne pas enchaîner avec un gros film. On a juste papoté de Star Wars pendant la réunion, rien de précis... Et puis on m'a fait lire deux synopsis. "Est-ce qu'il y en a un qui t'intéresse ?" Le premier était super, mais vraiment pas pour moi. Le deuxième par contre, il ne faisait qu'une page et il a tout de suite fait tilt. Le vol des plans de l'Etoile de la mort... C'était pour moi. J'ai tout de suite eu une idée de comment faire le film. Je n'avais le droit d'en parler à personne pendant les six mois suivants, jusqu'en mai 2014. Dix minutes avant le communiqué de presse, j'ai eu le droit de le dire à ma mère. Je l'ai appelée avec Facetime et j'ai fait une capture d'écran de sa tête quand elle a réalisé...
Et c'était quoi le premier synopsis ? Le spin-off sur Han Solo ?
Non... Je n'ai pas le droit d'en parler, désolé. Mais ce n'était pas Han Solo.
A quoi ressemblait le synopsis de Rogue One ?
Il y avait déjà une structure en trois actes, mais ce n'était pas du tout détaillé. Il y avait un très fort feeling Star Wars, cet affrontement éternel d'un Bien contre un Mal, mais on sentait plus un désir d'aller vers des nuances de gris. Etre plus ambigu.
Comment de temps s'écoule entre la fin de Rogue One et Un nouvel espoir ?
On va laisser la surprise aux spectateurs, mais je peux vous promettre qu'on aura du mal à glisser un film entre les deux. (rires) Il n'y aura pas de Rogue Two. Je sais que beaucoup de fans de Star Wars ne veulent rien savoir du tout avant de rentrer dans la salle. Mais je veux les rassurer : Rogue One est bien un film Star Wars. Ils en auront pour leur argent. Ce n'est pas votre blockbuster habituel, pourtant. En post-production, je regardais le film sans piste sonore pour régler la 3D et il y avait un feeling extraordinaire de cinéma muet, beaucoup de choses passent par le jeu physique des acteurs, par le montage. Et puis ce n'est pas rutilant (glossy).
Comment apparaît Dark Vador dans Rogue One ?
Ca aurait été difficile de ne pas le mettre dans le film, puisqu'il se passe juste avant l'Episode 4. Il est très en colère parce qu'on a volé les plans de l'Etoile de la mort. On était obligés de le mettre. Le problème, c'est que dès qu'il apparaît, on se dit "oh mon Dieu oh mon Dieu c'est Dark Vador !" et ça devient hyper dur de s'en débarrasser. Il domine tout le reste et ça devient Dark Vador : le film. On ne voulait pas de ça. Le film parle d'abord des héros Rebelles. Vador fait juste des apparitions à certains moments stratégiques. C'est la cerise sur le gâteau. Il n'est pas du tout aussi présent que dans Un nouvel espoir.
A part Dark Vador et Mon Mothma, est-ce que d'autres personnages déjà connus apparaissent dans Rogue One ?
En tant que fan boy, réaliser un Star Wars c'est comme renverser son coffre à jouets, prendre chaque figurine Star Wars et se demander si elle a une bonne raison d'être dans le film. Je pense qu'il faut garder en tête que la galaxie de Star Wars est immense et qu'on ne doit pas rentrer dans un personnage connu à chaque coin de rue. Si tu truffes ton film de caméos, tu perds cette sensation de gigantisme. Après, il faut bien que je garde les surprises. (rires)
Bande-annonce de Rogue One : A Star Wars Story, en salles le 14 décembre prochain :
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