En 1969, des filles se mettent au foot professionnel. Cette comédie tente de leur rendre hommage.
"D’après une histoire vraie"… La formule fonctionne souvent comme un sésame au cinéma. Parce que rien ne vaut les faits réels pour remettre la fiction à l’endroit et parce que l’éclairage du passé permet toujours de mieux comprendre le présent. Après Battle of The Sexes Comme des garçons est l’autre film de sport du moment qui, à travers une drôle d’aventure humaine, tisse un argument de comédie (plus profonde qu’il n’y paraît) sur l’émancipation féminine.
Pour celles et ceux qui ne lisent pas l’Equipe tous les matins, quelques infos de base : il y a quelques années on parlait du « grand Reims » pour qualifier l’équipe de foot locale qui avait pour grand sachem Raymond Kopa. Ca c’était avant. Bien avant l’histoire du film qui commence en 1969, au moment où la grandeur du club s’écrit déjà au passé. Un certain Pierre Geoffroy - rebaptisé Paul Coutard pour les besoins de la fiction – décide alors de monter une équipe de foot féminine, histoire de faire ce que l’on n’appelait pas encore le buzz. Surprise : ça marche ! Contre vents et marées –le titre dit assez bien la violence sexiste avec laquelle fut accueillie la nouvelle dans le milieu macho du ballon rond. Paul Coutard, incarné par Max Boublil (énervant à souhait), est présenté comme un séducteur invétéré et pathétique qui au contact de ces filles « qui en ont », va progressivement apprendre à respecter l’autre sexe.
Au-delà de la constitution de l’équipe, reconstitué de manière précise, le film raconte donc une libération. Celle, collective, des joueuses de foot qui s’affranchissent de la domination masculine. En prenant le parti de nous raconter son histoire à hauteur d’hommes (ou de femmes plutôt), le cinéaste fait ainsi revivre une époque où les rapports hommes/femmes semblent incroyablement inégalitaires (les joueuses devaient avoir l’autorisation de leur mari pour pouvoir toucher un ballon) et construit une histoire de chute et d’ascension (si vous pensez Rocky, c’est normal !).
Si certains personnages féminins auraient mérité d’être un peu mieux développés, et si on flirte avec le cliché, on se laisse facilement séduire par ce feelgood movie totalement assumé.
Comme des garçons, de Julien Hallard. Avec : Max Boublil, Vanessa Guide, Bruno Lochet… Sortie le 25 avril.
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