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Robert de Niro sera le président du jury du 64ème festival de Cannes en mai prochain.Après Tim Burton pour le cru 2010, c'est donc l'acteur Robert de Niro qui sera le président du jury du prochain festival de Cannes. Une bonne nouvelle pour les cinéphiles, qui arrive pourtant à un moment étrange. Car cet acteur phare du cinéma moderne des 70's (chez Martin Scorsese et Francis Ford Coppola notamment), cet acteur zénital (à sa façon il incarne le mythe du comédien US dans toute son énergie, sa démesure et son génie) s'est progressivement transformé en vieux cabot rigolo. Ou pas. En témoigne ses dernières prestations. Dans Mon Beau père et nous, il jouait sur le registre d'un De Funès américain face à un Ben Stiller en roue libre et dans Machete il jouait... non, il ne jouait plus. Alors quoi ? Un honneur de trop ? Ce serait oublier que De Niro est surtout un réalisateur génial mais sous-estimé (son dernier film Raisons d'Etat était un thriller d'espionnage fascinant) et l'organisateur d'un des meilleurs festivals américain, Tribeca. C'est bien ça et le monstre sacré du nouvel Hollywood qu'ont appelé les organisateurs du festival de Cannes.Ainsi, Thierry Frémeaux estime que « Robert de Niro est entré dans l’histoire du Festival de Cannes dès sa première apparition, avec Taxi Driver qui remporte la Palme d’Or. Son nom restera associé à celui de Martin Scorsese, comme Mastroianni le fut à Fellini. Doté d’une plasticité de caméléon, il compose ses personnages sans qu’on sache s’il prend la mesure du rôle ou si le rôle s’adapte à ses mesures. Ses interprétations précises et nuancées, plus vraies que nature, invitent à l’identification : il est pour toujours le dernier nabab, Vito Corleone, Jack la Motta, Sam “Ace” Rothstein… »Et comme l'ajoute De Niro himself, « ayant été par deux fois président de jury dans les années 80, je sais que ce ne sera pas une tâche facile pour mes amis jurés et moi-même mais je suis honoré et heureux du rôle qui m’est confié par le Festival de Cannes. » En tout cas, alors qu'on annonce la reformation du tandem Scorsese / De Niro (pour The Irishman), il devrait flotter un parfum seventies sur la croisette. C'est tout ce qu'on espère.