Rencontre express avec l’acteur et réalisateur de A Star is Born.
Fin août, Bradley Cooper passait en coup de vent à la Mostra de Venise, où il dévoilait son remake de A Star is Born (après les versions de 1937, 1954 et 1976) et faisait grimper le star-power du festival italien en foulant le tapis rouge en compagnie de Lady Gaga. Entre deux balades en taxi-bateau, l’acteur-devenu-réalisateur débriefait pour Première les enjeux de son mélo pop beau à pleurer.
Vous avez attendu la quarantaine pour passer à la mise en scène… Vous suivez le chemin de Clint Eastwood ?
J’avais lu une phrase de Steven Soderbergh qui m’avait fait flipper, dans son livre d’entretiens avec Richard Lester. Il disait que la mise en scène, passé 38 ans, c’est mort ! L’angoisse… Je n’avais même pas commencé ! Mais je me suis en effet rassuré en me souvenant que Clint avait attendu ses 41 ans pour tourner Un Frisson dans la nuit…
L’une des grandes forces de A Star is Born, ce sont ses scènes de concert. Vous avez carrément tourné à Glastonburry, l’un des plus grands festivals de la planète, sans filet...
Ça, c’était hallucinant. Fucking unbelievable. Glastonburry, pour tous les groupes du monde, c’est comme un rite de passage. C’est aussi l’endroit où plein d’artistes ont fait leur come-back, de Lionel Richie à Dolly Parton. On a filmé là-bas, pendant le festival, ce qui je crois n’avait jamais été fait avant. Quelques scènes de Bridget Jones se passaient à Glastonburry, mais ils avaient recréé le festival pour le film. Or, on ne peut pas vraiment “simuler” cette ambiance. La foule de dizaines de milliers de personnes qui s’étend devant la Pyramid Stage, les drapeaux… C’est unique. J’ai emprunté la scène de Kris Kristofferson pendant quatre minutes, juste avant qu’il monte sur scène. Je voulais que tout soit vrai. Parce qu’à partir du moment où tu filmes Lady Gaga en train de chanter, tu sais que le monde musical autour d’elle doit être réel. Sinon, sa présence soulignera encore plus l’artifice.
A propos de Kris Kristofferson, votre film est d’abord une variation sur la version d’Une Etoile est née de 1976, non ? Plus que celles de 1937 ou 1954 ?
Non, je ne le vois pas comme ça. J’adore le cinéma, et je voulais rendre hommage à toutes les versions qui ont précédé, que ce soit en terme de ton, de style, d’intrigue… Regardez le début, par exemple, avec la citation de Somewhere over the rainbow et la typo du titre. C’est un clin d’œil à la version de 1954. J’avais en tête le feeling épique du film de George Cukor.
Les personnages eux-mêmes ont évolué par-rapport aux archétypes des précédentes versions…
Oui, traditionnellement, l’héroïne était une ingénue. Là, Ally a 31 ans, elle est amère, elle a déjà baissé les bras… C’est très différent. Jackson, lui, je le vois comme un enfant. Ou un adolescent. D’une certaine façon, il a toujours 13 ans, l’âge qu’il avait quand son père est mort. Le film parle de solitude. Mais c’est surtout l’étude d’une relation amoureuse. Ils sont tous les deux fous l’un de l’autre. Il n’est pas question d’infidélité ici, et pourtant tu réalises que même quand les conditions idéales sont réunies, l’amour est un parcours du combattant. Les traumas hérités de l’enfance, le monde extérieur… Plein de choses viennent se mettre en travers de ton chemin. C’est une histoire qui peut parler à beaucoup de gens, je pense. Traitée de la façon la plus cinématographique possible.
A Star is Born, de Bradley Cooper, avec Lady Gaga et Bradley Cooper. En salles le 3 octobre. Bande-annonce :
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